Odienné- La jeunesse d’Odienné, dans un plaidoyer, appelle les parents et autres adultes responsables de familles à assumer davantage leur naturelle autorité pour la réduction des actes de violence déplorés dans la cité.
Le plaidoyer, rédigé à l’initiative de l’administration locale de la promotion de la jeunesse et publié jeudi 20 janvier 2022, indexe notamment un effritement de l’autorité parentale qui serait l’une des causes du climat de violence qui s'est installé et perdure dans la capitale du Kabadougou.
Des actes de violences à l’actif de jeunes de la tranche de « 13 à 20 ans » scolarisés comme non, à en croire le document de plaidoyer. Des faits qui se déclinent notamment en des violences pour anticiper les congés scolaires, des bagarres rangées entre groupe d’élèves ou entre bandes rivales de quartiers, ou encore entre dealers. Des violences qui prennent aussi la forme d'agressions physiques contre des citoyens et d'atteintes à leurs intérêts économiques.
Le plaidoyer de la jeunesse pour la réduction de la violence à Odienné, sur la base notamment d’une enquête terrain réalisée dans cinq quartiers de la ville, a mis en cause également, entre autres, « la consommation de substances nocives (alcool et drogues) », l’absence d’occupations saines pendant la période des vacances et temps libres des élèves et la pauvreté grandissante dans les familles, a côté de ce qui a été qualifié de « démission » au niveau de la cellule familiale.
Les jeunes contre les violences à Odienné préconisent ainsi « une forte mobilisation parentale ». Aussi, la création de centres de réinsertion de jeunes en conflit avec la loi, la promotion du civisme par la création d’un centre de service civique afin d’inculquer aux jeunes le respect des valeurs républicaines. La promotion de l’apprentissage des métiers et l’organisation d’activités socio-culturelles pour occuper sainement les jeunes.
Par ailleurs, les jeunes d’Odienné plaident pour l’amélioration des conditions de travail à l’école. La situation actuelle avec le manque de professeurs et de salles, servant souvent de motif de mouvements d’humeur des élèves et engendrant des violences, d'après le document de plaidoyer.
« Nous sommes parti du constat que les jeunes ne sont pas impliqués à a prise de décision. Nous les avons formés au plaidoyer, l’arme appropriée pour s’adresser aux autorités. A l’issue de la formation, 10 ont été retenus pour effectuer le travail aujourd’hui présenté », a situé le directeur régional de la promotion de la jeunesse dans le Kabadougou, Mamadou Doumbia.
Le Secrétaire général 2 de la préfecture d’Odienné, Sindou Dosso, recevant le document, au nom du préfet, a appelé à la responsabilité et a préconisé l’approche participative afin d’éviter que la violence soit l’arme privilégiée d’expression dans la circonscription.
« Que ce plaidoyer ne constitue pas un document juste bon pour les tiroirs. Ensemble œuvrons pour une jeunesse responsable, prête à s’assumer », a-t-il lancé à l'endroit de toutes les parties prenantes à la recherche de solutions contre les violences émanant notamment des jeunes à Odienné.
kg/TM