La délégation régionale d’Odienné de l’instance d’encadrement de la filière cajou et le comité de veille pour le suivi de la commercialisation de Kaniasso, joignant leurs efforts, multiplient les activités de sensibilisation des producteurs dans les villages du département situés à la frontière avec le Mali voisin, dans un contexte d’accentuation du risque de fuite du produit.
Les habitants de ces villages, de par leur positionnement géographique, vivent plus qu’ailleurs la tentation de diriger leur production vers cet Etat voisin pour un gain financier plus important. Du fait que le prix d’achat bord champ proposé de l’autre côté est plus avantageux (autour de 400 F CFA/kg contre 305 F, officiellement, en Côte d’Ivoire). Aussi des acheteurs venus du Mali sillonnent irrégulièrement ces villages.
Plus de sept tonnes d’anacarde ont déjà été saisis dans le Folon en partance pour le Mali selon la délégation coton anacarde locale. Six tricycles chargés de 60 sac (environ six tonnes) ont été stoppés samedi 12 mars 2022, dans la sous-préfecture de Mahandiana-Sokourani (département de Kaniasso). Quelques jours auparavant, 18 sacs (plus de 1,5 tonnes) avait été saisis à Tiéfenzo (sous-préfecture de Kimbirila Nord, département de MInignan).
La délégation coton anacarde et le comité départemental de veille de Kaniasso, vont ainsi au contact des paysans des villages frontaliers pour les convaincre de privilégier l’intérêt national au gain personnel.
Le préfet de Kaniasso, Rolland Akpa, président du comité départemental a conduit l’une de ces missions qui a sillonné, samedi 3 mars 2022, les villages de Touroudjo, de Tahara et de Kouroulégué. Les villages de Zambla, de Ouéli, de Ouayéré, et de Sokouraba ont aussi reçu des émissaires du comité de veille et de la délégation.
Il a été rappelé, à chaque étape, aux producteurs locaux la nécessité d'aider eux aussi l’Etat à disposer des ressources nécessaires (dont celles tirées des taxes sur l’exportation d’anacarde) pour financer le développement de la Côte d’Ivoire au profit de tous.
La Côte d’Ivoire reste confrontée au problème de la fuite de sa production de cajou vers des Etats limitrophes. Lors d’une conférence de presse en février 2020, le directeur général de conseil du coton et de l’anacarde, Adama Coulibaly avait avancé qu’entre 150 000 et 200 000 tonnes de noix de cajou sortent frauduleusement du pays, équivalent à près de 17 milliards de FCFA de manque à gagner pour l'État.
La campagne anacarde 2022 a ouvert le 4 février 2022 avec un prix plancher obligatoire bord champ fixé à 305 FCFA/Kg. Ce prix d’achat frise aujourd’hui 400 F dans des zones de production du fait de la tendance du marché, affichant une demande qui supplante encore l’offre.
La Côte d’Ivoire vise une production de 1 040 000 tonnes de noix de cajou. Ce qui représenterait quasiment le 1/4 de la production mondiale. Le pays a produit 968 676 tonnes de noix de cajou, soit une hausse de 14% par rapport à l’année 2020 qui avait enregistré une production de 848 700 tonne
La délégation régionale du coton et de l’anacarde d’Odienné a produit officiellement en 2021 94659 de noix de cajou. Quatre régions composent la délégation à savoir le Kabadougou, le Folon, le Bafing, le Tonkpi pour un total de 11 départements. Le Folon, sur le total de 94 659 tonnes commercialisées dans la zone en 2021, a fourni 15909 tonnes.
(AIP)
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