Fondation, industrie cacaoyère et coopérative ont fédéré leurs énergies pour offrir, mercredi 23 mars 2022 dans le département de Daloa, des infrastructures scolaires à plusieurs communautés villageoises en vue de participer à l’éducation de milliers d’enfants victimes de pires formes de travail dans les champs de cacao (Reportage).
Lolinzo, village situé à une vingtaine de kilomètres de la “cité des antilopes”, n’oubliera pas de sitôt cette cérémonie marquant la remise officielle de 24 salles de classe. Une initiative qui s’inscrit dans la vision du Plan d’action nationale de lutte contre les pires formes de travail des enfants (PFTE) et répond à l’objectif du gouvernement de rendre l’école obligatoire pour les enfants de six à seize ans, afin de contribuer à un meilleur accès de l’éducation dans les sociétés productrices de cacao.
Les autres communautés villageoises à savoir Bologuhé, Leonkro, Yokoréa, Kambelesso, bénéficiaires de ces salles de classe, bureaux, cantines, pompes hydrauliques financés par l’entreprises industrielle de cacao Cargill et son partenaire Hershey avec l’appui technique de Fondation internationale cacao initiative (ICI), organisation caritative de droit suisse, sont bien logées sous la dizaine de bâches dressées pour la circonstance pour recevoir les clés de ces différentes infrastructures.
« Quand on est trop content, il faut aller molo-molo, il ne faut pas trop parler sinon tu vas tout gâter… », lance dans un langage familier, Daouda Touré, chef du village de Lolinzo, en guise de mot de bienvenue à l’endroit des donateurs et des autorités administratives et coutumières, après la cérémonie de libation.
Après l’adresse du chef de village, une oxygénation musicale avec les femmes battantes réunies au sein de l’association Liwaga, exécutant des pas de danses venus du Burkina Faso permet de détendre l’atmosphère, sous un soleil de plomb.
Le représentant de la coopérative Anitché, l’une des chevilles ouvrières de ce projet, Kané Mamoutou, indique que la construction de ces différents ouvrages scolaires vise à faire profiter aux enfants des communautés couvertes par le groupement, des bienfaits de l’école en les rapprochant de celles-ci.
Pour garantir la durabilité de ces établissements, la directrice pays de la Fondation ICI, Aka Euphrasie a pour sa part exhorté les communautés bénéficiaires à en faire bon usage. Leur demandant de faire en sorte que de ces classes, sortent de futurs cadres du département et par ricochet du pays.
« Nous ne cesserons de militer et d’inciter tous nos partenaires à investir dans l’éducation et la scolarisation des enfants dans le déploiement de leur programme de développement durable », a assuré Mme Aka, appelant les enfants à être studieux et respectueux de leurs parents.
Un message bien reçu par le partenaire chocolatier Hershey dont le directeur, Tim McCoy, a évalué à près de 101 millions de FCFA, le coût de toutes « ces structures de valeur » construites pour le bien-être des enfants.
« Nous croyons fortement que l’éducation est la clé d’un meilleur avenir pour nos enfants », a soutenu M. McCoy, exprimant toute la gratitude de Hershey aux communautés qui ont accepté cet appui indispensable pour l’éducation et le plein succès aux enfants.
Cargill Ouest-Africa, représentée par son directeur durabilité, Jean Marie Delon, s’est plutôt appesantie sur l’autonomisation des femmes des différentes communautés. L’un des axes stratégiques de sa lutte contre le phénomène du travail des enfants, estimant que “soutenir les femmes, c’est soutenir la résilience des ménages des producteurs, une façon idéale de relever ce défi”.
Après le passage du masque Saplon qui a quelque peu réveillé les ardeurs, Cargill s’est voulue plus pragmatique en remettant, séance tenante aux femmes des différentes communautés, du matériel notamment des broyeuses, des tricycles, des chaises et des bâches pour améliorer leurs activités génératrices de revenus.
Une donation qui a davantage ébloui les élèves. Par la voix de leur porte-parole, Koné Myriam, ils ont exprimé leur gratitude à ces âmes généreuses qui se sont manifestées, promettant en leur qualité « d’ange de Dieu » de lui transmettre toutes ses actions posées.
« Vos enfants que nous sommes resterons studieux et prendront soin de ce magnifique don », a promis mademoiselle Koné qui a pris part avec deux de ses camarades, à une partie de récitation signalant que « l’enfant qui est en sécurité a foi en l’avenir ».
Sous un tonnerre d’applaudissements, le sous-préfet de Daloa, Massouma Méité, a remercié les donateurs qui ont compris le sens des actions que le gouvernement ivoirien ne cesse de mener pour mettre fin au travail des enfants dans la cacaoculture.
bsb/cmas