Le PDCI-RDA, le plus ancien des partis politiques africains, après l’ANC, fait encore et toujours preuve de sa vitalité et de son implantation sans précédent dans le pays. Mieux, il incarne l’espoir caressé par les Ivoiriens de renouer avec la démocratie apaisée, avec l’amour du prochain, avec l’esprit républicain de respect des lois et de la vie humaine. Au point que chacun des habitants de la Côte d’Ivoire attend le retour du PDCI-RDA au pouvoir. Aussi, comme pour répondre à l’appel des peuples, au sortir du Colloque qui a sanctionné les séminaires éclatés et la célébration des 75 ans d’existence du PDCI-RDA, il était établi que le cap est mis sur la présidentielle de 2025, en passant par les municipales et les régionales de 2023. La victoire (souhaitée absolument) à ces importantes élections, devant augurer des lendemains meilleurs pour une célébration plus éclatante du centenaire du parti créé par le Père-Fondateur Félix Houphuoët-Boigny. De fait, un PDCI-RDA victorieux serait le plus beau souvenir et le plus grand hommage qui aura été rendu non seulement au Père-Fondateur, mais aussi au digne héritier, le président Henri Konan Bédié, gardien du temple de l’houphouëtisme et de la culture de la paix et de la démocratie en Côte d’Ivoire. Mais, au PDCI-RDA, sommes-nous véritablement prêts à y aller ? Du moins, sommes-nous disposés à réaliser le rêve de nos concitoyens ? A cette question, tous nous répondons par l’affirmative. Le PDCI-RDA a encore et toujours des militants prêts à se battre pour son retour au pouvoir d’Etat. Quid de la stratégie et de l’unité nécessaires ? Là est sans aucun doute la véritable problématique qui doit être affrontée et terrassée au 13e Congrès ordinaire annoncé.
Pourquoi serait-on tenté de demander, après le 12e Congrès ordinaire tenu dans un contexte de cohabitation dans le cadre du RHDP, en octobre 2013, le 13e Congrès prévu pour se tenir en 2018, soit après la sortie du RHDP, en vue de retracer véritablement le chemin de fer devant nous conduire d’abord en 2020, puis en 2025, a été reporté et tarde à être fixé ? Pourquoi est-ce maintenant que le PDCI-RDA a décidé de reprendre sa place de parti leader de la Côte d’Ivoire que l’organisation du Congrès piétine ? Faut-il rappeler qu’au Congrès extraordinaire du 15 octobre 2018, à Daoukro, au lendemain des dernières élections locales (municipales et régionales), décision avait été prise, entre autres, de reporter le 13e Congrès ordinaire du PDCI-RDA après l’élection présidentielle de 2020 ; de prolonger le mandat du président du parti ; de prolonger les mandats des autres organes et des structures spécialisées du parti. Cela fait quatre (4 ans aujourd'hui que le report du 13e Congrès a été décidé ; cela fait dix-huit (18) mois que la présidentielle de 2020, avec son cortège de violation de la Constitution, de tueries, de traque et d’emprisonnement des opposants est passée.
Le Congrès pour paver la voie de la victoire en 2025
Lors de la cérémonie de clôture du Colloque sur les 75 ans du PDCI-RDA, le président Henri Konan Bédié, président du parti, a annoncé la tenue du Congrès ordinaire en 2022, quelques mois seulement après la tenue d’un Bureau politique qui devrait en dégager les articulations et objectifs. Pour les millions de militants qui attendent, c’est un Congrès qui ne sera pas comme les autres. Et pour cause : Il sera le premier Congrès ordinaire depuis le décès du Président Houphouët-Boigny sans élection pour la présidence du parti, parce que jusque-là, le président Henri Konan Bédié est le seul candidat et sa candidature est quasiment portée par tous les membres des Instances et adoubée par la base, comme le confirment les tournées dans les délégations qui viennent de d’être faites dans une ambiance militante bon enfant. Pour la première fois aussi, le président n’aura pas à affronter dans les urnes le numéro 2. Le secrétaire exécutif en chef, Pr Maurice Kakou Guikahué ayant pris sur lui de se départir de la posture qu’ont eue le secrétaire général Laurent Dona-Fologo en 2002, le secrétaire général Pr Alphonse Djédjé Mady en 2013, qui ont été candidats contre leur président, leur patron Henri Konan Bédié. Sans oublier Kouadio Konan Bertin, président de la Jpdci sortant et membre du Secrétariat général, candidat lui aussi contre son "père". Et la démocratie interne a si bien joué que c’est au terme d’une élection des plus régulières et transparentes que chaque fois le président Bédié l’emporta. Pour le 13e Congrès qui s'annonce, le S.E en chef Guikahué a décidé de faire l’exception à ce qui était devenu la règle : le numéro 2 du parti ne sera pas candidat contre son patron. Mieux, il a décidé de prendre la tête de la Direction de campagne du Président Bédié. Pour Pr Guikahué, Bédié doit être candidat unique et mieux, il doit être plébiscité. Si pour une fois le Congrès sera une fête pour plébisciter et célébrer le président Bédié qui incarne la résilience du parti, pourquoi donc ne pas y aller pour tracer les sillons de la victoire annoncée de 2025 ?
Ne pas lâcher la proie pour l’ombre
Guikahué a-t-il mal fait ? Jusqu'à ce jour, aucune autre voix ne s'élève pour une candidature contre Henri Konan Bédié. Ce qui devrait être la preuve que le S.E en chef a vu juste et œuvre pour un PDCI-RDA soudé derrière son chef charismatique Bédié. Mais, dans les couloirs du Parti, circule une rumeur persistante faisant état de ce qu’un groupe de cadres s'organiserait pour « faire du Président Bédié, le Président d'honneur du PDCI-RDA ». Et ce groupe préparerait une personnalité du parti pour sa succession à la tête du Parti. En d’autre temps, on aurait peut-être pris pour détail négligeable cette rumeur. Mais après ce que le PDCI-RDA a vécu depuis l’annonce de sa sortie du RHDP, avec les menaces et autres tentatives de destruction qu’il subit depuis la présidentielle contoversée de 2020 et surtout depuis qu’il a repris du poil de la bête sur le terrain au grand dam du RHDP, l’on doit à la rigueur prendre cette rumeur persistante très au sérieux. Les questions qui se posent et constituent la source de cette inquiétude sont : qui sont ces personnalités et que veulent-elles véritablement ? Quand et comment feront-elles connaître leur position ? Ne courons-nous pas le risque d’avoir des chevaux de Troie ? En tout cas, chat échaudé a horreur de l’eau froide.
La deuxième préoccupation ou sources d’inquiétude est à propos de la date ou la période du 13e Congrès. Dans son discours au lancement du Colloque en 2021, le président a annoncé qu'il fera tout pour que le 13e Congrès ordinaire soit organisé en 2022. Certes, il n’avait pas précisé la date, mais nous avions tous espoir que cela se ferait juste à la fin du 1er trimestre de 2022 (Puisque le mois d’avril est un mois symbole du PDCI-RDA). Et voilà que déjà, le décès de Nanan Bédié Marcellin, chef du village de Pepressou, par ailleurs frère aîné du président du PDCI-RDA, dans la nuit du 27 au 28 août 2021 (non encore inhumé) vient quelque peu perturber l'agenda politique du Président du parti. La date des obsèques du patriarche de Pepressou n'est pas encore connue, mais elle serait imminente, apprend-on des sources proches de la famille. Si d'ici les prochains mois, les funérailles se tiennent et que le Bureau politique, sur l'organisation pratique du Congrès ordinaire, se tient en juin 2022, il faudra normalement se donner trois (3) mois pour bien organiser le 13e Congrès ordinaire. Ce qui nous mènera probablement au mois d'octobre 2022. Date butoir et raisonnable et qui donnera le temps au Président du parti de remettre en place les nouvelles structures statutaires du Parti (Secrétariat exécutif ou Secrétariat général, Bureau politique, vice-présidence, Délégations départementales ou communales, Délégations générales, Ufpdci, Jpdci,). Car, le Congrès va dissoudre toutes les structures existantes depuis le 12e Congrès de 2013. Il va sans dire que jusqu'à fin décembre 2022, soit en trois (3) mois, le PDCI nouveau avec ses nouvelles structures sera déjà prêt pour la bataille des élections locales (municipales, régionales) annoncées tantôt pour avril 2023 ou octobre 2023. Et les sénatoriales également pour mars 2023. Dans tous les cas, devant tant d'hésitations du pouvoir sur les dates de ces élections dont la date n'est pas constitutionnelle, mais de la seule volonté politique du président de la République et de son gouvernement, le PDCI-RDA doit rester concentré, soudé et vigilant.
Attention à ne pas faire le jeu de l’adversaire
Ets-ce la perspective de mise à plat les structures statutaires et d’en faire de nouvelles après le Congrès qui effraie tant certains au point de vouloir retarder la tenue du Congrès ? Rien n’est moins sûr. Pourtant, pendant ce temps au PDCI-RDA, il y a des personnalités, non des moindres qui oeuvrent pour la tenue de ce Congrès dans le premier trimestre de 2023, soit à proximité des élections locales et à seulement deux (2) ans de la présidentielle. Pour quelles raisons ? Seuls ces hommes et femmes à la manoeuvre ont la réponse. Une réponse qui apparemment tiendrait à une seule raison : jouir des privilèges qui sont les leurs dans le parti actuellement. Or, organiser le Congrès en 2023 n'est même pas chose évidente. Avec les élections locales et sénatoriales et aussi et surtout la CAN 2023 que notre pays va abriter. Ce serait un cas de figure mortel pour le PDCI-RDA s'il est acté et nous projetterait en 2024, à seulement 12 mois de l’élection présidentielle. De combien de temps et de quelle marge de manœuvre disposera le président et la direction du parti pour préparer cette élection cruciale ? Bref, il faut, pour éviter de s'engluer dans des débats sur les sexes des anges et de s’engluer dans de nouveaux problèmes politiques, le président doit faire organiser le 13ème Congrès au plus tard début octobre 2022. Toute autre décision pourrait être suicidaire pour le parti.
L'autre préoccupation et la dernière, c'est cette autre rumeur qui s'enfle et qui parle de la destitution de plusieurs délégués départementaux. Connaissant le Président Bédié, nous pouvons affirmer qu'il ne donnera aucune caution à cette décision qui, elle aussi, pourrait être suicidaire. Elle ne s'explique d'ailleurs pas. Un délégué débarqué reste toujours un électeur, pourquoi ne pas les motiver à surmonter ce qui pourrait les bloquer ?
Un proverbe bien connu nous dit : On n’attend pas le jour de la chasse pour élever son chien. Evitons d’agir comme le varan qui fait son nid avec ses pattes et le détruit avec sa queue. Les jeux des calculettes au service des agendas secrets ne favoriseront que l’adversaire et de ce fait nous plongeraient dans un gouffre politique d’où l’agilité de nos pieds ne peut nous retirer facilement. La Côte d’Ivoire a besoin du PDCI-RDA, le PDCI-RDA a besoin d’Henri Konan Bédié. Le Président Bédié ne demande que la cohésion au service du parti.
O. CHERIF
In Le Nouveau Réveil / Mardi 05 Avril 2022 - N°6028 // www.lereveil.net