Depuis le 1er juillet 2021 et pour une durée de 18 mois, l’Association COGINTA met en œuvre le projet d’appui à la sécurisation et à la valorisation de l’exploitation aurifère artisanale comme facteur de développement et de cohésion sociale au Nord de la Côte d’Ivoire (SECORCI), sur financement de l’Union européenne (budget 1,639 milliard de FCFA).
Le Comité de Suivi Opérationnel (CSO) du projet SECORCI qui s’est tenu le 7 avril 2021 à Tengrela, a clôturé une visite de quatre jours de représentants de la Délégation de l’Union Européenne en Côte d’Ivoire, dans le département. Venue mesurer les avancées du projet, la mission a surtout pu s’entretenir avec les autorités locales et les bénéficiaires lors de visites sur les sites aurifères dans les localités de Papara, Zanikaha et Basso.
« Nous sommes impatients de voir sur le marché, le premier lingot d’or officiel issu de l’exploitation artisanale minière, et originaire de la région de Tengrela, de la même manière que les enfants cherchent dans les supermarchés en Europe, la banane originaire de Côte d’Ivoire. Vous avez une grande valeur, valoriser votre terre, valoriser votre savoir-faire. Et nous sommes là pour vous assister au tant que nous pouvons » a souligné Hadrien Maillard, chef de la section gouvernance à la Délégation de l’Union européenne et conduisant la mission à Tengrela.
« Depuis quelques mois, nous voyons déjà des changements structurels et surtout des changements dans la pratique. Ce qui a été conçu, a été conçu pour aborder la pratique de l’orpaillage illégal, avec une vision holistique pour englober l’intégralité des activités qui entourent l’orpaillage avec des activités communautaires » a déclaré Hadrien Maillard, lors de son intervention pendant les travaux du CSO.
Selon Gilbert Le BIGOT, chef du Projet SECORCI, les résultats obtenus à l’issue du projet seront entre autres, la réhabilitation de la Brigade de Gendarmerie de Tengrela et la construction du poste avancé de la sous-préfecture de Papara, des sessions de formation au profit des gendarmes, policiers et membres des Eaux & Forêts, afin de leur permettre de renforcer la sécurité publique dans le département. Il est également prévu la conduite d’une l’enquête spacio–socio-sécuritaire par deux universitaires ivoiriens afin de documenter et d’analyser l’impact de l’orpaillage clandestin dans le département.
Un appui important est réalisé au profit de la Cellule Civilo-Militaire avec la construction d’une salle polyvalente pour leur permettre de se réunir, la formation de ses 40 membres au Code minier ou encore l’acquisition de trois motocyclettes à leur profit afin de leur permettre d’effectuer des missions de sensibilisation sur les dangers liés à l’orpaillage clandestin. Un accompagnement est également en cours auprès de quatre structures coopératives minières afin de leur permettre d’être pleinement opérationnelles mais surtout de travailler dans la légalité. Afin que ces efforts perdurent au-delà du projet un guide sur la constitution de coopératives minières, en Côte d’Ivoire sera élaboré et mis à disposition du Ministère des Mines, du Pétrole et de l’Energie.
Finalement, afin de sensibiliser les populations sur la réhabilitation possible de site souillé, une ONG ivoirienne, Green Project Africa, est également en train de travailler sur un espace de 5 hectares, rebouchant les trous creusés par des orpailleurs et plantant des cultures maraîchères, avec l’appui de jeunes des localités environnantes et la constitution d’une coopérative agricole. Cette activité, inédite dans le département suscite la curiosité des passants et influence positivement puisque d’anciens sites ont déjà été rebouchés, à l’initiative des propriétaires terriens dans le village de Zanikaha.
Justine VERDIER, directrice des programmes de l’ONG COGINTA a indiqué « Nous avons préparé ce projet en étroite collaboration avec les autorités ivoiriennes. Le projet SECORCI est un projet pilote qui espère apporter des réponses, des solutions et des pistes de réflexions quant aux nombreux défis liés à la formalisation de l’artisanat minier ».
Aly O. à Tengrela