L’ex-ministre Alain-Richard Donwahi préside la Conférence des Parties de la Convention des Nations-Unies sur la lutte contre la désertification et la sécheresse (COP15). Pendant 2 ans, il sera le premier responsable de la lutte contre la déforestation. Un véritable défi pour la Conférence des Parties.
À l’instar du monde entier, l’Afrique est confrontée à la perte accélérée de son couvert forestier avec la disparition de 4 millions d’hectares de forêt par an. La Côte d’Ivoire particulièrement a perdu 90 % de sa forêt en 50 ans. Pour le pays, l’élection de l’un de ses fils à la tête de la COP 15 se présente donc comme une réelle opportunité.
En effet, la Côte d’Ivoire, à quelques heures de l’ouverture de la COP 15, a lancé l’ « Initiative d’Abidjan », « une réponse globale et intégrée, qui vise tout d’abord à créer les conditions d’une durabilité environnementale, à replacer ensuite le secteur agricole dans un rôle puissant de création d’emplois et de revenus, à produire enfin un équilibre social qui garantisse à toutes les couches de la société le droit à une alimentation équilibrée et à une vie plus décente ». Elle est portée par le gouvernement ivoirien auprès de la COP 15 et pourra servir de modèle en fait aux autres pays pour lutter contre la désertification. C’est une initiative qui nécessitera un plan d’investissement massif de 1,5 milliard de dollars sur les cinq (5) prochaines années. À ce titre, la présence d’Alain-Richard Donwahi facilitera nécessairement l’accès aux financements.
L’homme, pour avoir dirigé le département des Eaux et Forêts pendant 5 ans, dispose d’une réelle expérience qui lui permettra de mener à bien sa mission. C’est lui qui a mené la stratégie du gouvernement en matière de lutte contre la déforestation et qui a mis en place la politique de reforestation. Sur ce dernier point, on se souvient des opérations « un jour un million d’arbres » en 2019 et « un jour cinq millions d’arbres » en 2020. Le succès de ces initiatives est encore frais dans la mémoire collective.
Alain-Richard Donwahi est également celui qui a pris des mesures pour réduire le trafic du bois et de la faune. Dans une interview au magazine panafricain Jeune Afrique, il l’a lui-même rappelé : « … Il y a des trafics, trafics aussi bien forestiers que de faunes d’espèces protégées et la lutte contre la criminalité forestière et la criminalité faunique a été pour nous une des pierres angulaires de notre politique, donc nous avons mis en place avec des institutions indépendantes la notation de ce ministère-là avec un indice de gouvernance ». Dans cette même veine, il a contribué à la modernisation du ministère des Eaux et Forêts pour contrer le trafic. « … Nous avons mis en place au fur et à mesure un certain nombre d’outils, qui ont abouti à la numérisation et à la dématérialisation des procédures au niveau de ce ministère, parce que vous savez que partout où il y a l’homme, il y a risques, donc ça a été un travail ardu qu’il faut continuer et qu’il faudra continuer, il faut lutter contre tous les trafics, ça fait partie du travail du ministère des Eaux et forêts qui a été entamé sous ma conduite et qui sera continué je l’espère maintenant », a-t-il fait savoir.
Une expérience acquise qu’il entend mettre au service de la COP 15. Son succès dans cette mission sera celui de son pays. Et il en est conscient. Il appartient donc au pays de le soutenir pour lui faciliter la tâche dans l’atteinte de ses objectifs. La Côte d’Ivoire n’en sortira que grandie.
A. N