Le Secrétaire exécutif de l’initiative cacao Côte d’ivoire-Ghana, Alex Assanvo a plaidé pour une production de cacao maitrisée et poussé pour un meilleur revenu aux producteurs, lors d’une conférence de presse ce 13 mai 2022, en marge de la COP 15 qui se déroule depuis le 9 mai dernier à Abidjan.
Entouré du docteur Koffi N’Goran et Carine Poé, respectivement Directeur général adjoint et Directrice chargée des Délégations Régionales et de la Commercialisation intérieure du Conseil Café cacao, M. Assanvo soutien qu’un meilleur revenu aux producteurs de cacao devrait permettre à ceux-ci se s’impliquer davantage pour une production de cacao plus efficiente, en réduisant les surfaces de production au profit d’une meilleure productivité mais aussi afin qu’ils soient au cœur des programmes de durabilités et de protections des forêts.
Selon lui, il est possible de maintenir la production de cacao actuelle en réduisant la superficie utilisée ou même en la maintenant inchangé, grâce à l’appropriation de nouvelles techniques culturales. Il a lancé un appel à repenser les méthodes et moyens de production du cacao qui durent depuis l’indépendance, il y a plus de 60 ans.
Alors que les revenus annuels mondiaux du commerce du cacao s’élèvent à 120 milliards de dollars US (60 000 milliards FCFA0, la part échue aux pays producteurs dont la Côte d’Ivoire et le Ghana, tourne à peine autour de 6 milliards de dollars US (3 000 Milliards FCFA).
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Parent pauvre du juteux business du cacao et du chocolat, les producteurs sont les principaux perdants qui continuent de vivre dans la pauvreté et à qui on demande le plus d’efforts afin de produire des fèves de meilleure qualité, dans un contexte mondial où la durabilité, la certification et la protection des forêts et de l’environnement devient un enjeu crucial et primordial.
« Le commerce du cacao et du chocolat, c’est environ plus de 120 milliards de dollars (60 000 milliards FCFA) par an mais seulement 6 milliards ( 3 000 milliards FCFA) sont perçus par les pays les producteurs à qui on demande de faire toujours et encore plus. Ce n’est pas normal et il faut que cela change. Nos parents paysans doivent être payés à leur juste valeur et doivent disposer de revenus plus conséquents pour mieux vivre de leur labeur » a expliqué Alex ASSANVO
« Nous pouvons produire autrement et il nous faut produire autrement pour assurer un équilibre durable à notre secteur. C’est plus que nécessaire mais pour ce faire, il faut que l’industrie accepte un partage plus équilibré et plus équitable des ressources du secteur. Nos pays et nos paysans doivent gagner beaucoup plus que maintenant pour investir dans de nouvelles techniques de production » a t-il affirmé.
Se servant de la tribune de la COP15, il a défendu la cause des producteurs de cacao de la Côte d’ivoire et du Ghana, pour qui les chefs d’états Alassane Ouattara et Nana Akufo Addo ont farouchement milité depuis 2019 pour la mise en place de l’initiative afin de parler d’une même et unique voix face au puissant lobby des négociants de cacao et des chocolatiers qui dictent leurs lois aux autres acteurs de la chaine des valeurs.
Il s’est en outre félicité des efforts des deux gouvernements et de ceux des deux structures de gestions des filières cacao dans les deux pays à savoir le CCC (en Côte d’ivoire) et le COCOBOD (au Ghana), pour le soutien et l’appui qu’ils ne cessent de consentir au quotidien pour améliorer la cadre de gestion du secteur cacao et l’appui constant à l’endroit des producteurs.
Alex ASSANVO a expliqué que les producteurs de cacao sont un maillon incontournable dans la protection et la gestion des forêts et de l’environnent et a recommandé qu’ils soient associés et partie prenante essentielle à tous les programmes qui militent dans ce sens.
Selon lui, sans une meilleure rémunération, sans revenus additionnels tirés des programmes de durabilité et de certification, les planteurs de cacao resteront en marge et le succès des programmes seront compromis. Prenant comme exemple, le développement de l’agroforesterie qui éprouve des difficultés a démarré parce que les planteurs n’y voient pas l’intérêt de s’y intéresser sans rémunération supplémentaire alors qu’on attend d’eux des efforts supplémentaires pour régénérer le couvert forestier.
« Nous estimons essentiel que les planteurs soient rémunérés pour protéger la forêt et l’environnement parce que c’est l’une des solutions pour leur permettre d’avoir des ressources additionnelles. Notre objectif à tous doit être de tout mettre en œuvre pour augmenter le revenu des producteurs afin de les sortir de la pauvreté. Le différentiel de revenu descend (DRD) initié par la Côte d’ivoire et le Ghana est un autre pas en avant et nous travaillerons à faire encore plus pour nos planteurs de cacao » a déclaré Alex ASSANVO.
Pour Alex ASSANVO, le cacao n’est pas le problème au sujet de la déforestation mais peut être en réalité, une solution et encore plus, un ami de la forêt. Il a appelé à faire en sorte que la production de cacao contribue à la protection des forêts et soit aussi un vecteur d’accroissement du revenu des producteurs.
"Le cacao est une solution à la déforestation et non un problème. Le cacao est l'ami de la forêt.", a estimé le Secrétaire exécutif de l’initiative Cacao Côte d’Ivoire-Ghana