La Côte d'Ivoire est "en deçà des seuils d'alerte" des risques de surendettement, a dit jeudi à Abidjan, le représentant résident du Fonds monétaire international (FMI), M. Kadima Kalonji, à l'occasion d'une conférence sur le risque pays.
Interrogé sur la soutenabilité de la dette ivoirienne, M. Kadima Kalonji, a soutenu que "la Côte d'Ivoire est en deçà des seuils qui sont des seuils d'alerte", lors d'un panel autour du thème "Les grands chantiers de la reprise économique ivoirienne".
Selon M. Kadima Kalonji, "la dette ivoirienne est soutenable" quand nous regardons à peu près les cinq indicateurs qui gouvernent la question du surendettement, à savoir trois indicateurs de la solvabilité et deux indicateurs de liquidité.
Pour le cas de la Côte d'Ivoire, "le seuil du risque de surendettement qui est modéré, est le seuil de liquidité du service de la dette vis-à-vis des recettes. Là, le seuil est à 18% (notamment) le service de la dette par rapport aux recettes", d'où le pays" est en deçà de cela", a-t-il précisé.
Cependant, "lorsqu'on fait des tests, en projetant une crise, on voit que le taux va au-delà de ce seuil. Donc, il y a besoin de faire très attention à ce risque-là et aussi à augmenter les recettes fiscales", a-t-il poursuivi.
Il a fait observer "qu'au-dessus de ces seuils, alors on voit des risques élevés et aussi des risques de défaut" en termes de règlement. Partant, l'élargissement de l'assiette fiscale vient comme une panacée, mais l'inflation actuelle liée à la crise russo-ukrainienne rend cela délicat.
Le ministre ivoirien du Budget et du portefeuille de l'Etat, Moussa Sanogo, a déclaré que "le risque sur le surendettement de la Côte d'Ivoire est considéré comme modéré", admettant que la courbe "demande d'être vigilant".
"On a une maturité de dette et un taux d'intérêt moyen en dessous de 4%", a-t-il souligné, révélant que "la dette coûte un peu plus cher au niveau local avec une maturité courte, (mais) elle coûte moins cher à l'international parce que les maturités sont plus longues".
Avec la pression inflationniste observée dans le monde, au regard du conflit Russie-Ukraine, "il y a des points d'attention sur lesquels nous devons veiller pour éviter de basculer dans le surendettement", a dit M. Moussa Sanogo.
Après un ralentissement de la croissance à 2% en 2020, dû à la crise sanitaire de Covid-19, le pays a rebondi avec un taux de 7,1% en 2021. Les perspectives de la Banque mondiale tablent sur 5,7 % de croissance du PIB cette année en raison de la crise russo-ukrainienne.
A fin mars 2021, le stock de la dette ivoirienne était estimé à "17 676 milliards Fcfa, composé de 65% de dettes extérieures et 36% de dettes intérieures". Ce qui dénote que l'Etat ivoirien emprunte plus sur le marché extérieur que sur le marché intérieur.
AP/ls/APA