Le secteur de la décentralisation en Côte d’Ivoire est frappé d’une dette évaluée à 49,941 milliards de francs CFA, au terme de l’exercice 2021 selon le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Général Vagondo Diomandé. Il s’exprimait ce jeudi 02 juin 2022 lors d’une rencontre d’échanges, à Abidjan, avec les élus locaux (maires et présidents de conseils régionaux).
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité a expliqué que selon les statistiques liées à l’endettement continuel de ces entités, les dettes des communes s’évaluent à 35,217 milliards de FCFA et celles des régions, à 9,507 milliards de FCFA, soit un ensemble de dettes chiffré à 44,724 milliards de FCFA, dominé par les charges de fonctionnement à hauteur de 57%.
Le Général Vagondo a par ailleurs évoqué un autre type de dette portant sur un montant de 5,217 milliards de francs CFA, à la date de mars de 2022 et relatif à contentieux financier. Il s’agit de dettes non reconnues par des collectivités territoriales.
Il a dénoncé une « situation préoccupante » au regard de la réglementation en vigueur portant régime financier des collectivités territoriales et districts autonomes avant de leur rappeler le caractère obligatoire de toutes dépenses résultant des marchés, contrats, ou conventions régulièrement conclus ou d’actes unilatéraux régulièrement formés, ayant créé des droits au profit des tiers. « J’entends mettre un accent particulier, à partir de maintenant sur l’observation des règles de gestion dans les collectivités territoriales, à l’aune de la loi portant régime financier précité, afin de réduire substantiellement cet endettement continu qui tue à petit feu, des petites et moyennes entreprises en affaire avec vos collectivités », a dit le Général Vagondo Diomandé.
En vue de trouver une solution idoine aux dysfonctionnements constatés dans la gestion de la décentralisation, le ministre a annoncé des réformes en cours portant sur le statut de l’élu local, la loi sur le transfert des compétences de l’Etat aux collectivités, la fonction publique territoriale, le financement de la décentralisation, le renforcement des compétences techniques des élus et des fonctionnaires des collectivités, le seuil de soutenance des budgets des collectivités devant le préfet de département à relever, la révision du cadre organique des emplois pour l’adapter aux nouveaux défis et la gestion des déchets.
Les élus locaux ont saisi l’occasion pour faire une doléance qui celle de la mise en place d’un cadre de concertation en vue de faire l’état des lieux de la mise en œuvre de la décentralisation et dresser les perspectives pour répondre aux attentes des populations en termes de développement local.
Cyprien K.