Le Premier ministre, Chef de gouvernement M. Patrick ACHI et le ministre des Ressources Animales et Halieutiques M. Sidi Tiémoko TOURE ont procédé, ce lundi 1er août 2022, à la station piscicole de la Loka, à Bouaké, au lancement du Programme Stratégique de Transformation de l’Aquaculture en Côte d’Ivoire (PSTACI).
Le Gouvernement ivoirien à travers le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques a élaboré une politique dénommée ‘‘Politique Nationale de Développement de l’Elevage, de la Pêche et de l’Aquaculture (PONADEPA 2022-2026)’’. Cette politique comprend 5 stratégies parmi lesquelles la Stratégie Nationale de Développement de l’Aquaculture (SNDA). Et le projet le plus important de la SNDA reste le PSTACI. Il vise à faire du secteur aquacole un instrument majeur de croissance économique, de lutte contre la pauvreté, de sécurité alimentaire et de création d’emplois. Ce programme porte plus spécifiquement sur le développement accéléré d’un écosystème aquacole intégré et propice à l’activité entrepreneuriale et à l’accroissement des investissements privés, par la levée des obstacles sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
Le Chef du Gouvernement a indiqué que ce programme traduit « l’ambition portée par le Chef de l’État pour notre agriculture et sa modernisation, pour le développement de nos ressources animales et notamment piscicoles, et l’extraordinaire impact qu’elles auront sur les Ivoiriens en termes d’emploi, de nourriture saine et de pouvoir d’achat, et sur le pays, en termes de souveraineté alimentaire et de développement économique ». Avec un besoin estimé à « 550 000 tonnes chaque année, le poisson représente aujourd’hui plus de 50% de nos apports en protéines animales. Et cela ne va pas s’arrêter dans une Côte d’Ivoire qui ne cesse de grandir, avec 29 millions d’habitants aujourd’hui ». C’est pourquoi le PSTACI demeure « cet aspect stratégique pour notre sécurité comme notre souveraineté alimentaire, mais aussi pour la qualité nutritionnelle des aliments consommés par les Ivoiriens et le coût auquel ils se les procurent (…). C’est un acte fondamental de la vision 2030 du Président Alassane Ouattara ». Il est une réponse à la faible production qui ne représente que « 14% des besoins de la population ». C’est donc un important « déficit » qui donne à recourir « aux importations massives de poissons surgelés en provenance d’Asie, avec un coût évalué à plus de 300 milliards de FCFA par an ».
« À l’horizon 2030, grâce à la méthode du PSTACI, notre pays ambitionne de produire plus de 500 000 tonnes de poissons, gagnant ainsi sa pleine souveraineté alimentaire, c’est-à-dire son autosuffisance totale en produits halieutiques, pour une chaîne de valeur estimée à environ 825 Milliards FCFA. Pour atteindre cet objectif, tous nos efforts s’articuleront autour de l’amélioration de la production ; la recherche-développement ; la formation et la valorisation des plans d’eaux par la création de Zones Économiques Aquacoles ; la création d’une station nationale d’alevinage, de fermes pilotes ; mais également la construction d’usines d’aliments de poissons. Il s’agira d’améliorer la chaîne d’approvisionnement et de commercialisation, avec la promotion des produits aquacoles, l’amélioration des conditions de conservation et de transformation, la mise en place de circuits de distribution », a annoncé le Premier ministre. Puis de poursuivre en ces termes : « pour accompagner cette dynamique, des mécanismes institutionnels permettront de faciliter les investissements, de créer des systèmes de certifications, de former et d’encadrer des entrepreneurs aquacoles, notamment via des centres de formation professionnelle en milieu rural, à même de favoriser le lancement et l’installation des PME ».
Le ministre Sidi Touré a fait savoir que « ce programme porte spécifiquement sur le développement accéléré d’un écosystème aquacole intégré et propice à l’activité entrepreneuriale et à l’accroissement des investissements privés, par la levée des obstacles sur l’ensemble de la chaîne de valeur ». A cet effet, il « prévoit la création de Zones Economiques d’Aquaculture Durable (ZEAD) qui regrouperont sur un même site de taille adéquate tous les maillons de l’activité aquacole. La phase pilote du PSTACI portera sur la création de fermes pilotes sur le lac Koubi et le lac Loka à Bouaké. A cet effet, environ 2 millions d’alevins ont déjà été produits pour le compte du PSTACI à la station de recherche sur la pêche et l’aquaculture continentales du CNRA de Bouaké ». Ce programme comprend également le « renforcement des centres de formation professionnelle de Tiébissou, de Grand Lahou et de Jacqueville ».
Notons que la Côte d’Ivoire dispose d’un réseau hydrographique dense, avec quatre grands fleuves du nord au sud, pour un total de 3 400 km de longueur. Mais aussi plus de 150 000 hectares de lagunes, plus de 350 000 hectares de lacs et de bas-fonds et enfin, une façade maritime de 550km.
Abdel-Habib Dagnogo