Du 22 juillet au 28 août prochain, plusieurs agents enquêteurs du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques de Côte d’Ivoire sillonneront différentes localités du pays, dans le cadre d’une enquête d’évaluation du disponible en bétail.
“Cette évaluation prend en compte de nombreux paramètres tels que l’identité des propriétaires de bétail, des éleveurs, les modes et lieux de commercialisation, la caractérisation des troupeaux, la géolocalisation des fermes etc. Les résultats, nous permettrons d’ajuster les données statistiques disponibles, outil indispensable d’aide à la décision”, a indiqué le premier responsable de la production animale et halieutique, Sidi Touré lors du lancement officiel de cette enquête d’évaluation qui s’est tenue à la préfecture d’Adzopé (chef-lieu de la région de la Mé, environ 129 Km d’Abidjan).
Selon le ministre des Ressources Animales et Halieutiques, cette évaluation “permettra à terme, d’affiner les actions à mettre en œuvre pour développer la chaîne de valeurs bétail viande, afin de pérenniser l’approvisionnement du marché national en vue de garantir ainsi, l’autosuffisance en viande”. Car, a-t-il expliqué, “la Côte d’Ivoire, malgré son cheptel estimé à 1,7 millions de bovins et plus de 6 millions d’ovins et caprins, continue d’importer du bétail et de la viande pour combler ses besoins en protéines animales”. Avec pour principaux fournisseurs, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ces pays, notamment les deux premiers sont frappés par des crises sociopolitiques qui entraînent une perturbation de l’approvisionnement du marché ivoirien en bétail.
“l’arrêt des échanges commerciaux entre le Mali et les pays de la CEDEAO, en janvier 2022, a interpellé le Gouvernement sur la nécessité de mettre en place un plan d’urgence à l’effet de minimiser l’impact sur la disponibilité du bétail et de la viande et surtout, pour la maîtrise des prix. Ce plan prévoit des actions de lobbying et de sensibilisation, la mise en place d’un mécanisme d’appui aux producteurs, avec en point de mire, l’évaluation région par région du disponible en bétail couplée à l’identification des producteurs sur toute l’étendue du territoire national”, a fait remarquer le ministre. Qui voit en la réussite de cette opération d’envergure une opportunité de raffermir l’énorme potentiel de la Côte d’Ivoire en vue de “couvrir ses besoins en viande et même en exporter à terme.
“La réussite de cette enquête nous permettra de consolider les réponses structurantes en cours et qui, à terme, contribueront à couvrir d’ici 2026, 70% de nos besoins en viande, augmenter notre production de lait et développer la transformation locale de nos productions. Nous ne devons plus nous arrêter au stade de potentialités, mais transformer les potentialités en opportunités d’emplois stables, afin de lutter contre la faim et la pauvreté à travers la production de bétail et de la viande de qualité”, a-t-il ajouté. Avant d’insister que “l’implication de tous les acteurs (Chefs religieux, Chefs de communautés, éleveurs, etc.) est l’une des conditions pour garantir le succès de cette activité”.
Sidi Touré a exhorté les acteurs de la filière bétail, notamment les éleveurs, à la coopération. De sorte qu’à l’issue de cette enquête, des solutions soient trouvées aux différents problèmes auxquels ils sont confrontés. “Mobilisez-vous, sensibilisez tous vos collègues afin de garantir un franc succès à cette enquête”, leur a-t-il lancé.
Le ministre a pour finir, invité le corps préfectoral dans les différentes localités à aider les agents enquêteurs pour la réussite de l’opération. Il en a profité pour remettre plusieurs kits dans le cadre de l’opération.
Une correspondance particulière de Habib Dagnogo