Abidjan- Le Cénacle des journalistes séniors a recommandé, jeudi 25 août 2022 à Abidjan, aux entreprises de presse de coopérer entre elles sur des projets ponctuels en vue de répondre aux nouvelles exigences des consommateurs.
Au cours d’un panel axé sur le thème "Comment adapter la presse aux nouvelles attentes des consommateurs ?", des vétérans de la presse ivoirienne ont fait une série de proposions en vue de trouver des solutions au secteur de la presse miné par des difficultés.
C’est dans cette optique que le président du Groupement des éditeurs de presse de Côte d'Ivoire (GEPCI), Lassane Zohoré, a suggéré aux entreprises de presse de mutualiser leurs charges en logeant dans le même bâtiment et en partageant certaines charges pour réaliser des économies.
M. Zohoré a, en outre, conseillé de former les patrons de presse à la gestion d’une entreprise afin de les outiller pour être de véritables managers et de se transformer progressivement en groupe multimédia en s’appuyant sur des spécialistes de l’économie numérique qui maîtrisent bien le système de monétisation.
Pour pallier le problème de l’électorat, il a invité les entreprises de presse à faire un sondage afin de mieux le servir les lecteurs en proposant des sujets qui l’intéressent. Car selon lui, si l’offre éditoriale est pauvre, l’échec sera au rendez-vous.
Enfin, le président du GEPCI a préconisé d’exploiter à travers la Société commerciale des éditeurs de presse en Côte d’Ivoire (SEPCI), des marchés non pris en compte par Edipress, comme l’abonnement groupé et le portage. En point de mire, abonner les structures publiques, les institutions et les groupes professionnels privés.
Le président de l'Autorité nationale de la presse (ANP), Samba Koné, a pour sa part fait l’état des lieux de la presse. Il a expliqué que depuis quelques années, la vente des journaux papiers connait une baisse drastique avec des coûts de production exorbitants.
"Notre presse connait des fortunes un peu plus diverses. En effet de 2005 à 2021, le chiffre d’affaires de la presse quotidienne est passé de 5, 3 milliards à 974 millions", a précisé M. Koné. Il a ajouté que " la vente des quotidiens actuellement oscille entre 50 et 2.600 exemplaires par jour", avec des charges minimum d’exploitation d’un quotidien tournant autour de 20 millions par mois.
De ce fait, le président de l'ANP a appelé à révolutionner les pratiques ancestrales du journalisme pour remettre sur pied le secteur.
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