Daloa – Une mission de sensibilisation du ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, conduite par le directeur de la médecine hospitalière, Edy Ossohou, a rencontré jeudi 1er septembre 2022 le personnel de santé du Centre hospitalier régional (CHR) de Daloa suite au décès d’une institutrice en couche huit jours plus tôt.
Dr. Edy, qui était accompagné du directeur-coordonnateur du programme national de santé mère-enfant, Tanoh Gnou, et du Dr Kimou de la société de gynécologie obstétricale de Côte d’Ivoire, a déploré « une faute professionnelle » dont la conséquence entache « tout le bon travail » réalisé au quotidien dans le centre et, de façon générale, dans l’ensemble des hôpitaux du pays.
« Vous avez sauvé beaucoup de vies ici. Malheureusement, c’est ce cas-là qui est en train de faire le tour de la Côte d’Ivoire et du monde sur les réseaux sociaux », a-t-il fait observer, avant d’exhorter l’ensemble le personnel soignant à ne pas céder au découragement mais au contraire à se réarmer moralement pour continuer de soigner les populations.
« Ce que nous vous demandons, c’est d’éviter les décès évitables », a insisté le directeur de la médecine hospitalière, rappelant que l’institutrice aurait pu être sauvée.
Il a recommandé davantage de responsabilité et une meilleure organisation dans la prise en charge des malades, ainsi que la solidarité, le travail en équipe et l'humilité pour éviter que ce genre de drame « évitable » ne se reproduise.
La victime, dame Yao Aya Solange, 37 ans, institutrice à Sifié, dans le département de Séguéla, a été admise le 18 août à 22 h 39 à la maternité du CHR pour contractions utérines sur grossesse à terme. Elle est décédée le lendemain vendredi, à 6 h 34.
Le directeur de cabinet du ministre en charge de la santé, Dr Aka Charles Koffi, a déclaré qu’elle présentait « une hauteur utérine excessive sur utérus cicatriciel qui n’a pas correctement été prise en charge ».
Il est reproché au gynécologue qui assurait la garde de nuit, d’avoir décidé de laisser évoluer le travail dans un tel cas d’urgence médicale et surtout d’avoir été injoignable par les sages-femmes lorsque des complications sont survenues. Il a été immédiatement suspendu de ses fonctions.
Ses confrères, visiblement consternés, le décrivent comme un médecin d’ordinaire correct qui exerce au service de gynécologie du CHR depuis 2004.
« Personnellement, j’ai des difficultés à m’expliquer cette faute. Depuis 18 ans, il a posé des diagnostics et fait ici des actes qui ont sauvé de nombreux enfants », a témoigné le chef de service de chirurgie, Dr Kouassi Brou, plaidant « un peu d’indulgence » de la part des autorités sanitaires dans les sanctions qui le visent.
kaem/fmo