San Pedro -Le ministère de la Promotion de la bonne gouvernance et de la Lutte contre la corruption, Zoro Épiphane Ballo, a instruit, vendredi 21 octobre 2022, à San Pedro, des représentants de différentes couches sociales sur les pratiques anti-corruption et les a appelés à se mobiliser contre ce fléau.
M. Zoro a sensibilisé une cible composée de plusieurs acteurs dont le corps préfectoral, des opérateurs économiques, des chefs de services publics, la société civile, sur la problématique de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, dans le cadre de sa tournée d’information, d’éducation et de sensibilisation dénommée ‘’Les rencontres anti-corruption’’.
Il a indiqué, sur la notion de corruption, qu’elle se définit comme le fait pour tout agent de solliciter, agréer, recevoir ou d’offrir, promettre sans droit, directement ou indirectement, des offres, promesses, dons, présents ou un avantage quelconque pour lui-même ou pour une personne ou entité, pour accomplir ou s’abstenir d’accomplir un acte de sa fonction, de sa mission ou de son mandat, ou facilité par sa fonction, sa mission ou son mandat .
M. Zoro a insisté sur la nécessité de l’implication de tous pour réduire le phénomène et améliorer l’image et la réputation de la Côte d’Ivoire classée 104ème pays corrompu avec un indice de perception de 36/100 en 2020.
Tout cas de corruption et infractions assimilées peuvent être dénoncés via la plateforme nationale dénommée Système de prévention et de détection des actes de corruption et infractions assimilées (SPACIA) en toute sécurité et au besoin sous le couvert de l’anonymat.
SPACIA dispose d’un site web (www.spacia.gouv.ci), d’un numéro vert gratuit (1345), quel que soit l’opérateur de téléphonie, et d’un bureau dans la commune du Plateau où tout citoyen peut déposer ou dénoncer, avec preuves à l’appui, tout cas de corruption.
Les conséquences du fléau sont perceptibles sur le plan économique et social en ce qu’il réduit l’investissement domestique, décourage les investisseurs privés, redistribue la richesse au détriment des plus pauvres, favorise l’inflation des dépenses de l’Etat.
Au niveau de l’efficacité de l’Etat, la corruption diminue la qualité des biens et des services publics et le processus pour les obtenir devient plus coûteux, plus long et plus injuste, démotive les fonctionnaires les plus intègres, affaiblit les capacités sécuritaires et de défense de l’état.
Chaque année le fléau fait perdre à l’Etat ivoirien 4 à 5 % de son Produit intérieur brut (PIB). En 2019 la perte est évaluée à près de 1.371 milliards FCFA (4% de son PIB), supérieur au budget de l’éducation nationale. En 2021, la perte représentait 64% du service de la dette du pays évaluée à 2.132 milliards FCFA et était quatre fois supérieure au montant des dons des états amis estimés à 300 milliards FCFA.
(AIP)
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