200, c’est le nombre de jeunes issus de 10 régions ivoiriennes qui ont bénéficié d’un renforcement de capacité dans la capitale politique ivoirienne, Yamoussoukro, quatre jours durant. Ces jeunes, dénommés « Jeunes de valeurs », ont été formés aux notions de valeurs et principes démocratiques, au leadership transformationnel ; à la gestion de l’équipe projet, et surtout préparer à un dialogue citoyen ouvert. Karamoko Diakité, coordinateur national du projet « Jeunes des valeurs », à Friedrich Ebert Stiftung, a noté que l’objectif majeur pour cette session de formation était de mettre lesdits jeunes en réseautage à savoir : « (…) renforcer le réseautage entre les jeunes ; qu’ils se connaissent mieux pour pouvoir mettre à profit tout ce qu’ils ont appris… Le second programme c’est le programme Elan qui est un accompagnement qui sera apporté aux 200 jeunes identifiés à hauteur de 1000 euros environ 650 000 francs FCFA… Ce projet c’est de permettre à ces jeunes d’avoir un peu de ressources pour pouvoir avoir une certaine autonomie. » Disant sa joie de voir ce projet se pérenniser, le Coordonnateur national a fait connaître un élément fondamental, celui « d’amener les jeunes à la culture d’un esprit de solidarité et d’union pour réaliser des projets en commun…Nous les préparons à être des leaders responsables. Nous avons pensé au fait que ces jeunes-là peuvent être une bonne relève ; il faut les préparer parce que le gros souci, c’est la ressource de valeur. Car avec, eux nous voulons la déconstruction du culte de la personne qui est un piège chez nous. Le chef a dit, c’est bon ou pas on suit. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, nous sommes dans une réalité où à partir du moment où Ouattara a dit, c’est parole d’évangile ; à partir du moment où Bédié a dit, c’est parole d’évangile, de même pour Laurent Gbagbo et d’autres leaders. C’est cette passion-là que nous voulons détruire. On peut s’engager, mais l’engagement ne doit pas être mortifère. C’est ce qu’on veut ôter mais ne pas tuer leur engagement… », a-t-il signifié invitant les « jeunes de valeurs », à se constituer en candidats indépendants pour les élections municipales et régionales à venir. « En tout cas nous, nous n’allons pas les soutenir, mais nous les y encourageons parce que la Fondation et l’Union européenne ne sont pas habilitées à s’ingérer dans le jeu politique national. Je suis à l’aise de le dire parce que je suis Ivoirien, mais je suis employé de la Fondation Friedrich Ebert. Ces projets, ces programmes de la Fondation, ce sont des accompagnements et ces jeunes doivent tirer profit de cela. Je serai très heureux de voir beaucoup de « jeunes de valeurs » candidats dans leur localité ou être sur des listes. « On ne peut rester à l’arrière-cour et appeler au changement. Et nous voulons qu’ils changent la société (…) Qu’ils prennent des initiatives, mais qu’ils ne soient pas violents, qu’ils respectent les textes et les procédures ; qu’ils arrivent à convaincre les gens. C’est à ça qu’on veut arriver… », a fait comprendre Karamoko Diakité qui a fait noter que ce projet « Jeunes de valeurs », est financé par l’Union européenne à hauteur d’1 milliard de francs. C’est pour quoi il a invité l’Etat ivoirien à jouer sa partition en prenant la relève une fois ledit projet aura pris fin dans 18 mois : « Ce que nous attendons, c’est que l’Etat de Côte d’Ivoire s’approprie ce projet. C’est au pays de former ses jeunes. »
JEAN PAUL LOUKOU
In Le Nouveau Réveil / Mercredi 28 Décembre 2022 - N°6245