L’Etat de Côte d’Ivoire veut relever la courbe des élèves filles orientées dans les filières scientifiques à travers son programme égalité, équité et genre.
En prélude à la Journée internationale des femmes et des filles de science, célébrée le 11 février de chaque année, la direction de l’égalité et de l’équité du genre (Deeg) du ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation, a organisé ce vendredi 10 février 2023 une cérémonie au plan local, au Pôle scientifique de l’innovation et de la recherche de Bingerville, cité à l’Est d’Abidjan.
L’évènement a enregistré la présence des autorités éducatives, des apprenants ainsi que d’illustres personnalités, dont la première femme agrégée africaine et docteure d’État en mathématiques, l’Ivoirienne Joséphine Guidy Wandja.
La ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Mariatou Koné était représentée par M. Koné Souleymane qui a adressé des mots d’exhortation aux jeunes filles à s’intéresser aux filières scientifiques, lesquelles ne doivent être l’apanage de la gent masculine.
« Les femmes et les filles apportent de la diversité à la recherche. Elles élargissent le vivier de scientifiques et ouvrent l’horizon de la science et de la recherche pour notre bénéfice à tous », a-t-il déclaré. En Côte d’Ivoire, l’on dénombre 78% de garçons dans les filières électrotechniques contre 22% de filles.
Pour lui, leur présence dans les filières de Sciences, technologies, ingénierie et des mathématiques (Stim) est un impératif, comme le souhaite le secrétaire général de l’Onu, António Guterres, qui dira que leur apport ajoute une touche d’humanité dans le domaine scientifique.
Un rapport délivré par le représentant de la ministre de l’Education nationale n’est pas reluisant. Au niveau des professeurs de mathématiques et sciences physiques, un total de 17665, 964 femmes ont été enregistrées, au cours de l’année 2021-2022.
Sur un effectif de 298471 élèves inscrits en série scientifique ce sont 110684 filles contre 187617 garçons enregistrés, soit un pourcentage de 37, 07%. Ces statistiques conduisent la Deeg à axer ses efforts sur l’axe trois de ses prérogatives qui sont l’amélioration de l’accès aux formations en Stim et à l’employabilité.
C’est pourquoi la directrice de la Deeg, le Dr Edith Brou demandera aux élèves filles d’oser pour les les filières en STIM comme bien de noms connus, à savoir le professeur Joséphine Guidy Wandja, Mme Fatim Cissé, experte en robotique et bien d’autres.
Il s’agit pour elle, à travers ces choix décisionnels, de permettre aux filles de prendre toute leur place dans le développement de la Côte d’Ivoire. Elle ajoutera que pour réduire les inégalités chaque action compte.
Le partenaire financier, représenté par Yardjouma Koné, a rappelé le bilan des actions menées dans le secteur éducation-formation et celles à venir avec le prêt souverain octroyé par l’Agence française de développement (Afd) dans le domaine des Stim.
« Le prêt souverain qui met un accent particulier sur l’enseignement des sciences, vise à réhabiliter le Lycée scientifique de Yamoussoukro et à créer un pôle scientifique autour de celui-ci en vue de l’alimenter », a-t-il partagé.
M. Yardjouma Koné est allé plus loin en faisant remarquer que leur rôle ne se limite pas seulement à la construction d’infrastructures, mais à suivre les apprenants de leur accession à l’école jusqu’à l’obtention d’un emploi.
« Cette journée des femmes et filles scientifiques nous permettra de faire en sorte que vous soyez encouragées et que vous restiez dans les sciences et soyez des ambassadrices auprès des siens pour les inviter à faire pareil comme vous », a souhaité Yaajouma Koné aux élèves.
Plusieurs pratiquants en Stim sont intervenus pour édifier les apprenants dont le président de la société mathématiques de Côte d’Ivoire, Koné Brahima. C’est à l’initiative de l’ONU que cette journée du 11 février a été décrétée, il y a maintenant huit ans.
AP/APA