Les chiffres publiés par le ministère des Transports faisant cas des décès et blessés sur les routes ivoiriennes donnent froid dans le dos. Pas moins de vingt (20) personnes qui meurent par jour des suites d’un accident de la circulation. Le Gouvernement entend saisir le taureau par les cornes pour réduire au maximum ce décompte macabre, en instaurant la Semaine de lutte contre l’incivisme sur la route et ce, tous les mois de l’année.
La ville de Man n’est pas restée en mage de cette campagne qui, selon les populations, est salutaire dans la mesure où, plusieurs personnes ont perdu la vie dans des accidents dont les principales causes sont liées à l’imprudence de l’homme. Des éléments des forces conjointes Police-Gendarmerie ont été déployés durant sept (7) jours (du 03 au 10 février 2023) aux grands carrefours de la ville pour sensibiliser les conducteurs d’engins roulants (voitures, motos, tricycles…) sur les règles à observer pour éviter des accidents. A cela, s’ajoute la répression des cas graves par l’imposition de contraventions dont les montants sont fonctions de la gravité de la faute commise. Au fil du temps, les usagers de la route avaient commencé par adopter de bons réflexes.
Les motocyclistes portaient de plus en plus les casques, les automobilistes respectaient le signalement des feux tricolores et passages marqués. Les conducteurs de taxis, qui avaient pris cette mauvaise habitude de prendre deux (2) passagers à l’avant de leur véhicule, ont vite fait d’arrêter cette pratique sans compter avec le port de la ceinture de sécurité qui était devenu obligatoire pour tout type de voiture. En plus de l’observation de la conduite à tenir sur la route, le contrôle des documents exigés pour conduire et mettre en circulation un véhicule était de mise. Ainsi, en sept (7) jours, la moisson a été bonne ou mauvaise, selon la position dans laquelle on se trouve. Pour le District des Montagnes comprenant les Régions du Tonkpi, Guémon et Cavally, sur les 7.345 usagers qui ont été contrôlés 2.645 ont été verbalisés avec 65 véhicules en fourrière pour défaut de permis, manque de documents afférents aux engins roulants et non port du casque par les motocyclistes.
La phase 2 de la campagne contre l’incivisme sur la route dans la cité des 18 Montagnes démarre, sauf cas de force majeure, le 3 mars 2023, cette fois avec une présence plus accrue des policiers et gendarmes sur les artères à grande circulation et aux différents carrefours. Le mot d’ordre sera strict, selon le directeur départemental des Transports de Man, Djè Bi Irié Wilson. « Aucune infraction ne sera tolérée quels qu’en soient le grade, la qualité de la personne au volant ou sur le guidon de son engin d’une part, et de la marque ou du type de la voiture, de la moto ou du tricycle » a martelé le directeur qui a fait savoir qu’il sera, lui-même, sur le terrain aux côtés des forces républicaines de la sécurité durant cette semaine de campagne.
Les transporteurs, tout en saluant cette initiative gouvernementale, ont souhaité que les montants affectés pour chaque manquement sur la route soient publiés dans les gares routières, dans les véhicules ou dans des prospectus pour éviter, selon eux, des rackets ou abus de pouvoir de la part des agents assermentés pour le contrôle routier. « Pourquoi une Semaine de lutte contre l’incivisme sur la route ? Pourquoi pas une Campagne journalière de lutte contre l’incivisme sur la route, surtout que c’est la vie humaine qui est en danger ? » s’est interrogé Kamoua Kéita, un chauffeur professionnel qui a révélé que la mauvaise habitude ayant la peau dure, les usagers de la route reprennent petit-à-petit avec les mauvaises pratiques qu’ils ont abandonnées durant deux semaines seulement.
TIANTIGUI SADIA
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