Environ 733 millions de personnes dans le monde n'ont toujours pas accès à l'électricité, principalement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. L'objectif de développement durable 7 (ODD 7) des Nations unies vise à garantir l'accès de tous à une énergie abordable, fiable, durable et moderne d'ici à 2030, risque de ne pas être atteint si rien n’est fait. Voilà tout le sens du Forum d’investissement pour l’accès à l’énergie qui s’est ouvert, hier mardi 21 mars à Abidjan au Radison Blue, sis à l’aéroport. Organisé par l'Alliance pour l'électrification rurale (ARE), et co-organisé par la Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds pour l'énergie durable en Afrique (SEFA). C’est un événement annuel important en matière d'affaires et de financement pour le secteur des énergies renouvelables, permettant et encourageant les partenariats entre entreprises et investisseurs dans le but de favoriser l'électrification renouvelable, l'accès à l'énergie, la croissance économique, la décarbonisation et la lutte contre le changement climatique.
Selon David Lecoque de l’ARE « Un investissement annuel de 35 milliards d'USD est nécessaire pour parvenir à un accès universel à l'énergie d'ici à 2030, ce qui signifie que nous devons multiplier par trois les investissements annuels pour atteindre les objectifs fixés. » C’est pourquoi, il a affirmé : « Nous devrons également réaliser le bon type d'investissements. Les énergies renouvelables distribuées devraient constituer l'option d'électrification la moins coûteuse pour plus de la moitié de toutes les connexions nécessaires à la réalisation de l'ODD 7 d'ici à 2030 et, dans la plupart des cas, la solution d'électrification la moins coûteuse, la plus rapide et la plus intelligente. » Kevin Karink, vice-président de la BAD en charge de l’Electricité et des énergies renouvelables, a dit pour sa part que « 43% des populations en Afrique n’a pas droit à l’électricité. Pour arriver à réduire ce nombre, il faut connecter au moins 19 millions de personnes par an en Afrique. Cela ne peut être possible que par la mobilisation des ressources pour arriver à l’accès universel de l’énergie, et le secteur privé est appelé à jouer un rôle important dans cette réalisation. » C’est pourquoi, il a invité à une synergie d’actions des acteurs pour y arriver.
Pour Francesca Di Mauro, ambassadrice de l’UE, « il est plus que nécessaire de multiplier et améliorer la résilience sur l’accès à l’énergie eu égard à la crise en Ukraine et ses conséquences et la COVID. Pour y arriver, il faut accélérer les investissements dans le secteur énergétique et aussi mobiliser 200 millions US, renforcer les politiques et décisions, accélérer la transition énergétique. »
Sabati Cissé, au nom du ministre des Mines et de l’énergie, se réjouissant de la tenue de ce forum en terre ivoirienne, a indiqué que 80% des populations ivoiriennes ont accès à l’électricité et aujourd’hui, le défi pour l’Etat reste l’électrification de l’ensemble des zones rurales et même les campements.
JEAN PRISCA
