Yopougon Kouté
Les citernes de l'ONEP viennent rarement
A Abidjan, en pleine capitale économique, les habitants sont privés d’eau depuis quatre mois. Selon plusieurs riverains, cette situation, bien qu’elle se soit fortement aggravée en début d'année, ne date pas d’aujourd’hui. Elle serait due aux travaux du quatrième pont devant relier notamment les communes de Yopougon et du Plateau.
« Avant, l’eau venait au moins une ou deux fois dans la journée. Mais depuis quelques mois, aucune goutte d’eau ne coule dans nos robinets. Nous ne dormons presque plus », nous dit N’Guessan Rose désespérée. « Ce n’est pas du tout facile. Les citernes de l’Onep (l’Office national de l’eau potable) viennent rarement pour nous ravitailler. Je débourse 2000 à 3000 F CFA par jour dans l’achat des bidons d’eau », déplore Dogne Marie-France.
Port-Bouët Adjouffou
Obligés d’utiliser l’eau des puits et des tuyaux cassés
Comme à Yopougon Kouté, le problème de la pénurie d’eau se pose avec acuité. « C’est très compliqué. Nous sommes obligés d’utiliser l’eau des puits pour les tâches ménagères. En ce qui concerne la cuisine et la toilette, les femmes se ruent vers les tuyaux cassés de la Sodeci sur les sites démolis, pour recueillir un peu d’eau », nous explique Traoré Youssouf.
Abobo Sagbé
Veiller, dans l’espoir d’avoir un peu d’eau
La recherche d’eau est devenue le train-train quotidien des habitants. « Nous veillons les nuits, dans l’espoir d’avoir un peu d’eau. Comme c’est incertain, nous nous approvisionnons la journée, auprès des gérants de citernes et de toilettes (WC) publiques », nous dit Bamba Siaka.
Angré CHU
Monter avec des bidons dans les immeubles
Ce quartier de la commune de Cocody n'échappe pas à la pénurie d’eau. « Nous sommes fatigués de puiser l’eau pour monter dans nos maisons », se lamente Dia Nadège, qui venait de transporter des bidons avec ses enfants, à son domicile situé au 3e étage d’un immeuble.
Selon un expert en hydraulique, la plupart des quartiers touchés par le manque d’eau, sont situés dans des zones non viabilisées, où le réseau d’eau ne s’est pas encore étendu. « Une autre raison, dit-il, c’est que la demande en eau est forte, à cause de la démographie galopante et de l’urbanisation avancée, alors que le débit est faible. « La seule solution serait donc d’étendre le réseau et de construire de nouveaux châteaux d’eau », préconise-t-il.
Boubakar Barry