Les sages-femmes ivoiriennes se sont engagées à établir un partenariat de confiance avec la population, dans la perspective de voir s’améliorer les indicateurs du couple mère-enfant, à travers une véritable implication dans les actions du système sanitaire ivoirien.
Les donneuses de vie ont pris cet engagement, à travers la présidente de leur association, Awa Diallo épouse Yao, vendredi 5 mai 2023, à l’occasion des festivités marquant la 17 édition de la Journée internationale des sages femmes (JISF), organisées dans les jardins de la préfecture de Man.
Pour l’occasion, Mme Yao a invité ses consœurs à "une prise de conscience plus élevée dans l’exercice" de leur profession dans l'objectif de réduire la mortalité maternelle, néo-natale et infantile.
Le préfet de la région du Tonkpi, préfet du département de Man, représentant le ministre Diomandé Vagondo, abondant dans le sens de la présidente de l’Association des sages femmes ivoiriennes (ASFI), a engagé les sages femmes, à "bien faire ce qu’elles ont à faire, de respecter le patient, d’avoir beaucoup d’humanité et surtout une obligation de résultat : zéro décès à la naissance".
La 17e édition de la JISF à Man, a été marquée par des consultations foraines sur 10 sites dans les communes de Zouan-Hounien, Danané, Biankouma, Man et Sipilou. Durant trois jours qu’a duré l’opération, les sages femmes ont sensibilisé dans les marchés et à travers les établissements secondaires. Plus de 1500 jeunes femmes et élèves ont reçu des soins gratuits, et été dépistées du cancer du col de l’utérus.
Outre les actions de terrain, les sages femmes ont pris part à des journées scientifiques organisées à l’Université polytechnique de Man avec plus de 20 communications présentées, autour du thème, « Rôle de la sage-femme dans les situations d’urgence, le soin de santé maternelle, néonatale, infantile et adolescent dans un système de couverture sanitaire universelle ».
Une aubaine pour les praticiens et praticiennes d’échanger sur la qualité de leurs services et l’humanisation des soins tant attendues par les populations.
Les sages-femmes sont au cœur de la prévention des décès de mères et de nouveau-nés et de la prévention des mortinaissances.
Selon le rapport 2021 sur l’état de la pratique de sage-femme dans le monde, publié par l’OMS, la Confédération internationale des sages-femmes et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), la pénurie mondiale de personnel obstétrical atteint le chiffre de 900 000 sages-femmes et elle est particulièrement aiguë en Afrique.
En investissant suffisamment dans la pratique de sage-femme, le rapport indique que 4,3 millions de vies pourraient être sauvées chaque année d’ici à 2035.
Ainsi, pour le représentant de l’UNFPA, Joseph Bianca, "cette célébration est un appel dédié à l’endroit des pouvoirs publics et de leurs partenaires d’œuvrer à disposer d’une masse critique de sages femmes hautement qualifiées, motivées mais aussi enthousiastes et prêtes à faire tous les sacrifices qu’il faut pour que naissent et vivent les bébés sans que les mamans ne trépassent".
Venues de toutes les contrées du pays, les sages femmes ivoiriennes se sont retrouvées du 2 au 6 mai 2023 à Man, pour commémorer la 17e édition de leur journée mondiale autour du thème, « Ensemble à nouveau, de l’évidence à la réalité ».
(AIP)
