L’Ivoirien Léopold Manlan Kassi, ancien représentant résident de l’Oms au Burundi, assassiné pendant sa mission en novembre 2001, est l’objet d’un livre qui sera dédicacé, le samedi 3 juin.
‘’L’intégrité assassinée’’, un livre retraçant la vie, le parcours inspirant et les circonstances de l’assassinat du Prof. Léopold Manlan Kassi, ancien représentant résident de l’Oms au Burundi, est paru il y a peu à ‘’Les éditions du net’’.
Cette grosse biographie de ce professeur de médecine ivoirien, par ailleurs fonctionnaire international, mort brutalement en 2001 pendant sa mission au Burundi, est l’œuvre de Marcellin Manlan Eholié, inspecteur pédagogique et frère cadet de l’illustre disparu.
Le livre sera dédicacé ce samedi 3 juin, au Centre national de matériels scientifiques (Cnms) à Cocody, sous le parrainage du Pr Hauhouot Asseypo Antoine, président de l’Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et des diasporas africaines (Ascad).
En publiant cet ouvrage, Marcellin Manlan Eholié avait en idée de saluer la mémoire de son frère ainé en le rendant ainsi immortel, mais il voulait aussi et surtout remettre au goût du jour cette affaire qui avait secoué la sphère scientifique et diplomatique ivoirienne et profondément affecté sa famille. Et qui, apparemment, n’a pas été totalement élucidée. Car, selonl’auteur, il y a encore beaucoup à dire sur l’assassinat de son frère et la façon dont le dossier a été traité.
En effet, s’il est vrai qu’un procès a eu lieu et des personnes ont été condamnées suite à ce meurtre, à en croire l’auteur, la famille du défunt n’a jusque-là pas été dédommagée. Plus de 20 ans après, cette histoire rebondit donc et raconte commentet pourquoi l’émissaire de la Côte d’Ivoire au Burundi a été lâchement assassiné.
C’était un soir de novembre 2001, au Burundi, où il effectuait une mission pour le compte de l’Oms. Le Prof. Léopold Manlan Kassi était un homme intègre et droit, et voulait appliquer ces valeurs pendant sa mission. C’est ce qui lui a hélas couté la vie si l’on en croit l’auteur qui a consacré tout un chapitre du livre aux témoignages dont l’un est pour le moins poignant et assez descriptif sur les contours de la mort du professeur. Il s’agit du témoignage du journaliste-écrivain Lebry Léon Francis. Il écrit :
« Le Prof. Léopold Manlan Kassi est mort parce qu’il empêchait les gens de tourner en rond. En effet, l’Oms avait décidé d’aider les Burundais parce que la malaria sévissait dans le nord du pays, en envoyant de l’argent, 24 milliards de F Cfa, pour acheter des médicaments pour aider la population à se soigner. Léopold étant le représentant résident, c’est à lui qu’incombait la responsabilité de s’occuper de cela. Il adécouvert que l’Etat burundais dirigé alors par le Major Pierre Buyoya, avait fait tout pour que l’argent ne soit pas utilisé aux fins que je viens d’énumérer. Il avait donc commencé à rédiger son rapport pour l’envoyer au siège à Genève. C’est ainsi que sa mort a été préméditée et il a été exécuté. » Raconte-t-il après une minutieuse qu’il dit avoir effectuée.
A l’en croire, le Prof. Léopold Manlan Kassi était un homme de conviction engagé pour son continent et qui a aussi marqué l’Ufr des Sciences médicales et le monde de la santé de l’Université de Cocody. Né le 1er décembre 1947 à Treichville, l’homme a exercé successivement aux postes de directeur de la médecine hospitalière, de doyen de la faculté de médecine, de directeur général de la santé et de la protection sociale. Il a assuré la direction d’une quarantaine de thèses de doctorat en médecine.
Nk