Le Ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat, Moussa Sanogo, a échangé ce jeudi 15 juin 2023, à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), avec les élèves-fonctionnaires sur le thème : « Budget-programmes, gestion budgétaire axée sur les résultats et efficacité des dépenses publiques ». Le choix s’est porté sur sa personne pour animer la première édition d’une tribune créée à l’initiative de l’Association des anciens élèves de l’ENA de France (AE-ENAF) dirigée par Dr Habib Séoulou.
« L’idée était de faire en sorte qu’ils aient une idée de la vie d’une administration publique et surtout de faire passer des messages forts sur la qualité d’agents de l’Etat que nous souhaiterions voir sortir de l’école », a situé le ministre. Il a indiqué que la gestion en mode budget-programmes est un système de gestion qui instaure la redevabilité comme principe de base et repose sur la fixation d'objectifs assortis d’indicateurs de réalisation pour tous les programmes définis dans les budgets des ministères et institutions. Il a pour objectif l’amélioration de l’efficacité de l’action publique et le renforcement de la transparence et la rigueur dans la gestion des finances publiques. « Les destinataires des ressources allouées sont obligés de rendre compte au Parlement (Assemblée nationale et Sénat) et il y a en plus différents outils de contrôle dont la cour des comptes », a précisé le ministre.
Le ministre a ensuite montré la différence entre le budget de moyen et le budget-programmes entré en vigueur en Côte d’Ivoire en 2000, qui se caractérise par une approche nouvelle de l’élaboration et de l’exécution du budget, qui met l’accent sur les priorités des moyen et long termes, associées à des objectifs de résultats. Sa mise en œuvre a induit des innovations dont la principale est la déconcentration du pouvoir d’ordonnancement des dépenses et la mise en œuvre d’outils importants comme le Système intégré de gestion des opérations budgétaires de l’Etat (SIGOBE) qui enregistre plus de 1000 connexions à ce jour. Il a été créé également la Banque des données des prix de référence qui a permis de réaliser une économie de 24,8 milliards Fcfa en 2021. Aussi la dématérialisation des procédures et leur automatisation se poursuivent-elles, notamment au niveau de la chaîne de passation des marchés publics.
Moussa Sanogo a expliqué que l’évaluation des performances est l’un des avantages clés du budget-programmes et qu’en la matière, l’évolution du déficit budgétaire est un indicateur très important. En 2018 et 2019, le déficit budgétaire était respectivement de -2,9 et -2,9, en dessous de la barre communautaire de 3%, mais en 2020, il est monté à -5,6 en raison de la crise sanitaire de Covid-19. Il chutera à -5,1 en 2021 avant de repartir à la hausse en 2022 en raison de la crise ukrainienne qui a entraîné une hausse de l’inflation au plan mondial.
Interrogé sur la cherté de la vie, le Ministre du Budget a expliqué que l’inflation a été contenue en Côte d’Ivoire a un niveau raisonnable, grâce aux mesures de soutien à l’économie prises par le gouvernement. Mais l’inflation pourrait être ramenée à la baisse si le pays travaille à améliorer ses capacités de production et à réduire le taux d’importation de produits alimentaires actuellement de 20%.
Aux élèves fonctionnaires qui ont manifesté un grand intérêt pour les échanges qu’il a eus avec eux, le ministre a demandé d’être portés par de bonnes valeurs et de se préparer à imprimer à l’action publique une bonne trajectoire quand l’heure viendra de gérer les affaires de l’Etat, afin de permettre à la Côte d’Ivoire de continuer sa marche en avant.
An