Abidjan - Le directeur exécutif (DE) du Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricoles (FIRCA), Atsin Yao Léon, a évoqué le manque de compétitivité des filières Palmier à huile et Cocotier, à l'honneur à la 4e étape des Journées promotionnelles agricoles qui se déroulent du 10 juillet au 1er août 2023 au siège de l'institution, à Abidjan Cocody.
"L'huile de palme de Côte d'Ivoire est peu compétitive comparativement à celle des pays d'Asie du Sud-Est (Malaisie et Indonésie) et évolue dans un contexte international caractérisé par des campagnes agressives de dénigrement. (...) Quant à la filière Cocotier, malgré le potentiel énorme que représente la valorisation de ses produits et sous-produits, elle est sinistrée depuis de longues années", a admis le DE, jeudi 20 juillet.
Pour l'une, M. Atsin a pointé des préjugés relatifs à la déforestation, la perte de la biodiversité, les conflits fonciers et sociaux et des effets néfastes sur la santé; et pour l'autre, des causes dues à l'émergence de maladies du cocotier comme le jaunissement mortel ainsi que la faible organisation des acteurs.
Toutes choses qui ont poussé le représentant de l'Association des professionnels du cocotier de Côte d'Ivoire (APROCCI), Kouamé Aboussou, à plaider auprès des autorités pour une urbanisation contrôlée de tout le littoral ivoirien ainsi qu'un véritable "Plan Marshall" pour cette filière sinistrée, avec des vergers pratiquement inexistants à Grand-Bassam et Assinie, bientôt à Jacqueville et à Grand-Lahou.
M. Aboussou a déploré également le fait que la transformation des produits et sous-produits du cocotier piétine, la faiblesse du rendement (0,2T/ha), la fluctuation des prix sur le marché. "Il est impératif qu'au-delà de l'informel, la jeunesse y trouve son salut" en termes de création d'emplois, d'harmonisation du prix de la noix et de transformation, a-t-il dit, souhaitant l'achèvement du processus de mise en place de l'organisation interprofessionnelle agricole (OIA) de la filière et son industrialisation.
Des attentes quasi identiques pour la filière Palmier à huile, énoncées par le président de l'Association interprofessionnelle de la filière Palmier à huile (AIPH), Sama Damalan Henri César. Pour lui, il faut une "volonté politique" et "un appui du Gouvernement" pour la compétitivité de la filière, de même qu'une réforme des statuts et missions de l'AIPH pour l'amélioration de ses performances.
Outre une exposition de produits et sous-produits transformés, cette 4e journée dédiée aux filières Palmier à huile et Cocotier est marquée par une communication sur le thème "Huile de palme: Préjugés et bienfaits sur la santé", ainsi que la présentation des acquis des deux filières depuis la création du FIRCA en octobre 2003, par le chargé de programme Naï Naï Serge.
Les Journées promotionnelles des filières agricoles se tiennent dans le cadre du 20e anniversaire du FIRCA. Autour du thème "FIRCA, quel positionnement pour une contribution efficace au développement structurel durable de l'économie agricole ivoirienne après 20 ans d'existence", ces festivités ont été lancées le 28 avril à l'hôtel Pullman, au Plateau. Elles s'achèveront dans le cadre du 6e Salon international de l'agriculture et des ressources animales d'Abidjan (SARA) prévu du 29 septembre au 8 octobre, avec en prime, la célébration solennelle prévue les 9, 10 et 11 août au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire.
(AIP)
cmas