L' Autorité Nationale de la Presse (ANP) avec son initiative "ANP Academy spécial élections" a organisé une rencontre entre la presse nationale, les guides religieux, les acteurs politiques et la société civile, sur le thème, «Hommes politiques, Guides religieux, Société civile : qu'attendez vous de la presse pour des élections sans violence », ce jeudi 17 Août 2023, à l'immeuble Crrae-Umoa à Abidjan-Plateau.
Samba Koné, président de l'ANP à expliqué que "cette rencontre vise à encourager les membres desdites organisations dans le cadre de leur prise de parole en public, d'adopter une approche empreinte et l'esprit de cohésion sociale.»
Par la suite, il a relevé qu'«une étude (...) menée en son temps à l'OLPED (ndr: Observatoire de la liberté de la presse, l'éthique et de la déontologie ) avait révélé qu'à la grande majorité des cas, près de 70% des manquements, des cas d'atteintes à l'éthique à savoir l'incitation au tribalisme , à la xénophobie, l'incitation à la violence provenaient essentiellement des propos tenus par des membres de groupement politiques, religieux ou de citoyens organisation de la société civile.»
Et d'ajouter que: «notre aspiration se fonde essentiellement sur l'avènement d'une presse nationale professionnelle au service d'intérêt général.»
Le président de l'ANP a demandé aux acteurs politiques d'être "modérés, tempérés" dans leur prise de parole pour que la presse ivoirienne soit le socle de la cohésion sociale puisqu'elle est "le miroir de la société" .
Omar Diop, représentant et chef du bureau de l'UNESCO d'Abidjan, a quant à lui indiqué que «les médias instrumentalisés deviennent de véritables armes de destruction massive". "Cependant, je demeure persuadé que les médias en Côte d'Ivoire sauront maintenir leur impartialité, leur neutralité, leur éthique et leur intégrité », pour créer un cadre propice pour des élections apaisées, a-t-il souligné .
De plus, Martial Adou, représentant du ministre de la communication et de l'économie numérique, porte-parole du gouvernement, a souhaité des élections "sans violence et dans la quiétude". «La thématique est d'actualité car le 2 septembre, les électeurs ivoiriens sont appelés aux urnes pour élire les conseillers régionaux et municipaux suivront les sénatoriales. Dans ce contexte marqué par la prise de parole publique, des hommes politiques, de la société civile et parfois des guides religieux. Nous ne pouvons que souhaiter tous, que ces échéances électorales se déroulent "sans violence et dans la quiétude"», a t-il souhaité.
Une Conférence inaugurale sur le thème «contributions de la presse nationale à des élections sans violence » a été faite par le Professeur Aghi Bahi, expert en anthropologie de la communication à l'Université Félix Houphouët Boigny de Cocody. Dans celle-ci il a révélé que le rôle de la presse ce sont «des élections pacifiques et sans violence.» Poursuivant, le Professeur a indiqué que «les élections sont le fondement de la démocratie» et « une presse libre et crédible peut être un rempart des pouvoirs (…)», cependant, «(…)c'est d'abord à la classe politique de crédibiliser les élections ».
Le panel a vu la participation de messieurs, Kouakou Krah, vice président du Front Populaire Ivoirien (FPI) en charge des élections, Youssoufou bamba, secrétaire exécutif chargé des relations extérieures du Parti Democratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA), Honorable Dago Kouassi Auguste, représentant du Parti des Peuples Africains de Côte d'Ivoire (PPA-CI) Honorable Famoussa Coulibaly, représentant du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), le Représentant du Conseil Supérieur des Imams (COSIM) Harouna Koné,( Imam principal de la mosquée du chu de Treichville) et le Père Hervé Djezou, représentant de l'Église catholique, le Président de Civisme Côte d'Ivoire, Dr Christophe Kouamé, société civile et Mahamadou Kouma, PCA de la Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSVI) .
Dans sa prise de parole, Kouakou Krah, vice-président du FPI en charge des élections a souligné que pour les élections son parti souhaite entre autres , «l'objectivité, l'impartialité des médias , la vérification des faits (éviter les partis pris et les préjugés (…) .»
Dago Kouassi Auguste, représentant du PPA-CI, a exhorté les journalistes à avoir beaucoup de courage dans l'exercice de leur métier car, «les journalistes ont en eux la faculté de mener à bien des élections sans violence. »
Famoussa Coulibaly, représentant le RHDP, a conseillé aux journalistes d' «éviter d'être à la recherche du buzz et de faire attention à ce qu'on écrit. »
Selon le représentant du Cosim, l'imam Harouna Koné, les journalistes doivent "sonder leurs plumes en étant le plus objectif possible, faire attention à leurs écrits, respecter leur code de déontologie, garantir la transparence.»
S'adressant aux politiques, il leur a demandé de « dérouler le programme de société au lieu de dénigrer les autres , de sensibiliser les militants à l'adoption des bonnes attitudes …
Au Guide religieux, l'imam a demandé «de prier pour la paix, prier pour les élections apaisées, jouer un rôle de sentinelle sociale, de ne pas prendre parti car la religion n'a pas de parti politique. » Aux acteurs de la société civile qui seront choisis pour les différents scrutins, «Ils devront jouer leur rôle dans " la transparence et la vérité " », a souligné l'imam.
Pour le Père Hervé Djezou, représentant de l'Église Catholique «l'Amour, la vérité, la justice et la Paix » doivent être les maîtres mots qui aideront les journalistes à réussir des élections sans violence. En plus «d'être honnête.»
Cette activité a pu se faire grâce au soutien financier de l'UNESCO et l'appui technique du CICG.
R-SEKONGO
