Des individus nommément cités par le Gloudeu Dan 1er, Gué Pascal, se réclamant proches du président du conseil régional, Mabri Toikeusse, ont tenté dans la matinée du jeudi 7 septembre 2023 de mettre sous scellés les portes de la maison des chefs traditionnels de la région du Tonkpi aux motifs de "sa déloyauté" vis-à-vis du président Mabri.
Non contents et réagissant à "cette imposture", les partisans (des jeunes) du Gloudeu Dan, ont à leur tour, ce jeudi 7 septembre pris sur eux, la décision de faire sauter les portes cadenassées par des pro-Mabri en vue de permettre ainsi au roi Dan, Gué Pascal d’avoir accès à son bureau.
Les portes de l'institution traditionnelle ont été mises sous scellés par ces individus, apprend-t-on, proches du président du conseil régional du Tonkpi, Albert Mabri Toikeusse, dans la nuit du mardi 5 septembre.
De jeunes, des femmes ainsi que des chefs coutumiers ont pris d’assaut la maison des chefs, pour disent-ils, apporter leur soutien au roi, interdit de mettre dorénavant pieds dans les locaux de la chefferie.
Une crise évitée de justesse dans le Tonkpi au lendemain des élections régionales et municipales dans une synergie d’actions des autorités administratives et coutumières.
Selon les explications du Gloudeu qui met en cause le président du conseil régional du Tonkpi, il est reproché à l’autorité traditionnelle sa non loyauté à l’ancien ministre d’Etat lors des élections locales du 2 septembre. En représailles, Mabri Toikeusse a intimé l’ordre de faire fermer ‘’la maison des chefs’’ au roi Gué Pascal.
« Le lundi 4 septembre au soir, au moment où je me suis rendu dans l’un de mes collèges pour payer mes professeurs, on vient me dire que Mabri a envoyé un monsieur nommé Sétin Frédéric fermer le bureau. Le même jour à 19h, le gardien des lieux vient me dire qu’on l’a chassé et que toutes les portes ont été verrouillées. Il lui a été interdit d’y remettre les pieds. Renseignements pris, il se trouve que c’est un groupe conduit par le sieur Sétin qui a commis l’acte. Il est venu verrouiller tout et même enlever l’enseigne sur le bâtiment. Ils ont enlevé tout ça et ils ont fermé, cassé toutes nos clés et les remplacer », a expliqué le roi Dan, Gué Pascal, s’étonnant de l’outrecuidance de celui qu’il qualifie de fils. « Comment Mabri peut-il se comporter jusqu’à ce niveau là? S’il ne m’a pas respecté mais je suis son papa, aller jusqu’à fermer mon bureau ! », a-t-il commenté.
Le préfet de la région du Tonkpi, préfet du département de Man, Célestin Womblégnon, le ministre gouverneur, Flindé Albert et le préfet de police, Ouattara Brahima, informés de la situation, se sont déplacés sur les lieux. Ils ont eu un bref entretien avec le Gloudeu avant de se retirer.
Cité dans l’affaire par le roi, et impossible de rentrer en contact avec lui (M. Mabri), son directeur de cabinet, Désiré Mohy, joint au téléphone a rassuré que son mentor n’est ni de près ni de loin mêlé à une telle nouvelle qui secoue la ville.
« Le ministre même est étranger à çà. Lui-même, c’est ce matin (jeudi 7 septembre) qu’il a reçu cette information disant que la maison des chefs est fermée. Il ne savait même pas. Ce n’est pas lui qui a commandité quoi que ce soit (…). Sinon le ministre a construit une maison qu’il a offerte aux chefs. Il ne peut pas la reprendre. En tout cas, je peux vous rassurer, le ministre n’a envoyé personne », s’est exprimé, le directeur de cabinet de Mabri.
Quant au nommé Sétin Nando Frédéric, conseiller régional en charge de la jeunesse dont le nom est revenu plusieurs fois dans l'affaire, il n'a pas daigné décrocher ses deux téléphones mobiles qui ont pourtant crépité à chaque relance.
L’affaire fait grand bruit dans la cité des 18 montagnes. La police a déployé sur place un dispositif pour éviter tout débordement pouvant mettre en mal la cohésion sociale. Quant au roi Dan, il a instruit ses collaborateurs à faire en sorte que leurs administrés ne fassent aucune récupération du problème posé à d’autres fins. Il a demandé l’union et surtout que nul ne cultive d’animosité à l’égard du président du conseil régional du Tonkpi qui demeure et reste avant tout, un fils.
(AIP)