Un jour, elle décide de s’impliquer dans l’assistance aux familles démunies. Et pour cause, ce sont les énormes sacrifices de leur mère, après le décès de leur père qui vont permettre à ses frères, sœurs et elle de poursuivre leurs études et de tracer leur chemin. Aujourd’hui, secrétaire générale d’une compagnie de téléphonie mobile, elle a décidé de donner de l’espoir aux jeunes filles. Elle créé Girls Hope.
Lorsqu’elle perd son père, elle était encore jeune. Sa mère devient alors le pilier central de leur famille. Six enfants à élever, par une veuve qui n’avait pour seul atout que l’obligation de faire face à des responsabilités endossées jusqu’à ce jour fatidique par son époux. Elle ne savait ni lire, ni écrire. Elle surpassera cette fragilité, se battra pour que ses enfants aillent à l’école, qu’ils aient une formation, qu’ils acquièrent des compétences, qu’ils aient un métier… Ses enfants se formeront et se forgeront des carrières.
Mais combien de veuves réussissent-elles ce qu’a réussi cette mère-courage ? Combien d’enfants, orphelins de père, s’en sortent-ils ? Beaucoup certainement. Mais il y a de nombreux autres qui échouent sur les rives de la vie. Et cela, Natenin Coulibaly ne peut le supporter… Il y a cinq ans, elle décide de mobiliser des cœurs charitables et crée une association. Le nom choisi pour son organisation est un tout un programme : Girls Hope (filles et espoir). Deux mots chargés d’un engagement qui est celui de donner de l’espoir aux filles. C’est par l’école qu’elle s’est construite, elle donnera à des jeunes filles de familles démunies et surtout monoparentales d’aller à l’école. Elle mobilise donc des fournitures scolaires, des ressources financières pour soutenir des mères qui élèvent seules leurs enfants.
Le samedi 9 septembre dernier, au siège de son Ong à Cocody, elle a réuni des parents, des élèves, des étudiantes en prévision de la rentrée des classes. Des cahiers, des livres, de l’espèce pour les frais d’école et l’argent de poche ont été remis aux élèves et aux parents. Ce sont quarante et cinq élèves qui ont reçu leurs fournitures et enveloppes.
Natenin Coulibaly est convaincue que si chacune et chacun donnait un peu de son temps et de son argent à des enfants démunis, la société s’en porterait mieux. Et la vie serait plus supportable comme pour cette jeune étudiante en médecine, filleule de l’Ong Girls Hope qui l’accompagne depuis l’année de son baccalauréat alors qu’elle venait de perdre son père qui rêvait comme elle de voir sa fille devenir médecin. Son rêve, Natenin Coulibaly s’est engagée à l’aider à le réaliser. Comme elle s’engage aux côtés de dizaine autres enfants qui n’ont parfois besoin que d’un petit coup de pouce pour construire un avenir.
L’Ong Girls Hope finance ses activités par un système de parrainage. Des mécènes à qui les dossiers des futures bénéficiaires sont présentés décident de contribuer à la prise en charge des frais de leurs frais d’écolage. Pour être éligible, la jeune fille doit être une élève excellente et être d’une famille à situation financière difficile.
Avant la distribution effective des kits scolaire, la Présidente de l’ONG, dans son adresse, a exhorté les parents des bénéficiaires à assumer leurs responsabilités quant au suivi des études de leurs filles : « Cette opportunité qu’offre l’ONG, vous devez la saisir pour accomplir votre part de mission. Les parrains qui soutiennent financièrement nos actions sont inconnus de vous. Ces personnes sont solidaires de vous et vous manifestent leur générosité. Vous devez à votre tour, inculquer ces valeurs de solidarité, de générosité à vos filles.»
Agnès Kraidy, invitée d’honneur à cette cérémonie, en sa qualité de présidente du réseau des femmes journalistes (ReFJPCI), a profité de sa prise de parole pour insister sur l’importance de l’école, en mettant en lumière son propre cheminement.
Si la cérémonie de distribution des kits scolaires a enregistré des paroles fortes, on ne peut passer sous silence ce témoignage qui a fait saisir d’émotion tout l’auditoire. C’est celui de Mlle Sylla Maïmouna, orpheline de père et inscrite en 5è année de médecine. Dans un flot de larmes, elle a motivé les jeunes filles en ces termes : « Saisissez cette chance que vous donne Mme Natenin Coulibaly. Travaillez ! Être issue d’une famille démunie ne doit pas être un frein ».
Ck