Sur un total de 1464 structures sanitaires privées à l’intérieur du pays, seules 343 ont une existence légale, 99 exercent avec un agrément provisoire. Et 1022 ne disposent d’aucun document administratif et exercent dans l’illégalité. Le rapport présente une enquête relative au droit à la santé dans le système éducatif ivoirien en 2022.
A ce propos, sur 326 établissements scolaires visités, seuls 145 disposent d’infirmeries en leur sein C’est ce qui ressort du rapport sur l’état des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire.
Lequel rapport a été présenté lundi dernier, devant les sénateurs à Yamoussoukro, par la présidente de la Commission nationale des droits de l’Homme, Koné Namizata. La
question du logement a été documentée en lien avec les déguerpissements. 13 448 ménages ont été impactés par le projet du futur métro 1 d’Abidjan. Elle a fait également
remarquer que du 1er janvier au 31 décembre 2022, le CNDH a enregistré 913 cas de violences basées sur le genre. Sur ces 913 cas, l’on note 198 cas de viols représentant
21,68 % ; 144 cas de violences psychologiques, y compris le harcèlement sexuel ; 230 cas de violences physiques ; 218 cas de déni de ressources ; 32 cas de mariage forcé ou
précoce; 33 cas d’agressions sexuelles (tentatives de viol, mutilations génitales féminines).
Sur le plan sécuritaire, le CNDH analyse dans son rapport le phénomène des incendies de véhicules par des individus non identifiés et des enlèvements de personnes moyennant des paiements de rançons ; l’insécurité routière, avec plus de 12 000 accidents corporels, ayant occasionné plus de 1200 tués et 21 000 blessés.
Le rapport revient également sur des mouvements de populations du Burkina Faso, du Mali et de la Guinée vers les localités frontalières de la Côte d’Ivoire, consécutifs à l’insécurité induite par la poussée djihadiste ou par la survenue de coups d’Etat dans ces pays voisins, contraignant ces personnes à trouver refuge ou asile sur le territoire ivoirien. Le rapport présente une enquête relative au droit à la santé dans le système éducatif ivoirien en 2022.
Il ressort de cette enquête que sur 34 Maisons d’Arrêt et de Correction(MAC) que compte notre pays, 11 ne font pas de mise en observation, faute d’équipements et d’espaces.
Ce sont 4768 détenus de ces MAC qui, en cas de maladie nécessitant une mise en observation, feront l’objet d’un référencement vers des structures sanitaires extérieures
ou d’un traitement en deçà des besoins de leurs pathologies.
Des disparités ont également été relevées dans la répartition du personnel de santé. Le centre de santé de la MAC de Daloa avec 1 396 détenus est animé par deux (02) infirmiers tandis que les centres de santé des MAC d’Abengourou et de Dabou, respectivement peuplés de 633 et 221 détenus, ont chacun un médecin et deux infirmiers.
Au cours des deux premiers trimestres de l’année scolaire 2021-2022, le CNDH a documenté 3798 cas de grossesses en cours de scolarité. Ces grossesses constituent non
seulement un frein à l’éducation, mais également un problème pour la santé de la jeune fille.
Le rapport analyse , selon Koné Namizata, que l’impact de la corruption dans le système de santé compromet l’exercice du droit à la santé. Notamment l’acceptabilité et la qualité des soins. Le CNDH a analysé le cadre de protection de l’enfant à la lumière des structures de protection de remplacement, du travail des enfants sur les sites d’orpaillage et des enfants talibés.
Sur 73 établissements de protection de remplacement (pouponnières, orphelinats, centres d’accueil et d’hébergement et centres d’accueil et d’hébergements spécialisés, visités (la Côte d’Ivoire en compte 93), 20 exercent sans agrément.
La présence d’enfants sur les sites d’orpaillage illégaux a été également observée lors d’une étude, dans les régions du Folon, du Gontougo, du Haut-Sassandra, du Moronou, du Sud Comoé, de la Marahoué, du Kabadougou, de San Pedro, de Gbêkê, du Tchologo et du Poro, a poursuivi la présidente du CNDH.
Charles Bédé