L'administrateur de groupe de la Société coopérative des producteurs agricoles de Betesso (SCOOPAB) , Fofana Soumaila, a déclaré que la Couverture maladie universelle (CMU), joue un rôle significatif dans la réduction du travail des enfants dans la culture du cacao, à la suite de la visite de terrain effectuée par l’Organisation internationale du travail (OIT) et ses partenaires pour s’assurer de la mise en œuvre de la CMU à Liliyo, l'AIP a rencontré le DG pour un éclairage sur la question de l'effectivité de la CMU dans sa localité avec les producteurs agricoles.
AIP : Vous venez de recevoir une délégation de l’OIT pour s’enquérir de l’effectivité de la CMU, dans votre localité, quelles sont vos impressions ?
DG : Nous sommes satisfaits de cette mission de l'OIT pour s'imprégner de l'effectivité de la CMU. Il faut avouer que la Couverture maladie universelle a considérablement changé les conditions de vie de nos planteurs. Nous avons réussi à inscrire 317 personnes au sein de notre coopérative, et tous ont reçu leurs cartes.
AIP : Comment s'est fait l'acquisition des cartes des producteurs de votre coopérative ?
Nos planteurs ont reçu leurs cartes d'assuré, grâce à la subvention financière accordée par notre exportateur. Ce dernier a pris en charge les frais de cotisation d'une année de chaque planteur. Par conséquent, tous les membres de notre coopérative sont à jour de leur cotisation.
AIP : Comment envisagez-vous procéder lorsque l'exportateur ne sera plus en mesure de subventionner les cotisations ?
Pour ne pas avoir de mauvaise surprise, nous avons dit aux planteurs, qu’à partir de juillet 2024, ils s’acquitteront eux-mêmes de leurs cotisations de la CMU. Mais d’ici là, si nous avons trouvé d’autres options, cela sera la bienvenue. Mais, dans le cas contraire, les planteurs ne seront pas surpris de voir qu’ils doivent cotiser.
AIP : La Couverture maladie universelle contribue-t-elle efficacement et réellement à la lutte contre le travail des enfants dans votre localité?
Actuellement, l'impact est relativement limité, étant donné que seuls les planteurs, c'est-à-dire les hommes et chefs de ménage, se sont inscrits dans le cadre du projet ENACTE et bénéficient de la Couverture maladie universelle. Toutefois, nous envisageons d'élargir cette initiative en enrôlant également les membres des familles. Une fois, cette expansion réalisée, nous bénéficierons d’une amélioration significative du projet. Cette mesure devrait permettre aux planteurs de réaliser des économies substantielles, contribuant ainsi à renforcer leurs ressources et à lutter plus efficacement contre le travail des enfants.
Nombre de coopératives se sont engagées dans la lutte contre le travail des enfants. Et, il faut reconnaître qu’on note vraiment une amélioration positive à ce niveau-là. Aujourd’hui, on ne voit plus les enfants faire certaines corvées dans les plantations.
AIP : Quelles sont ces corvées ?
Les corvées portent principalement sur les charges de pénibilité. Mais, après les campagnes de d'information et de sensibilisation, nous ne voyons pratiquement plus cela. Nous constatons que les enfants vont à l’école et non au champ. J’invite les producteurs qui n'ont pas encore adhéré à notre coopérative à prendre l’exemple sur nos membres pour lutter efficacement contre le travail des enfants.
(AIP)
