Au moins 15 personnes ont été tuées dans des attaques jihadistes lors du Nouvel An contre deux villages de l'Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria, ont indiqué mercredi à l'AFP trois habitants.
Les assaillants sont arrivés lundi à bord de plusieurs camions équipés de mitrailleuses et des motos dans les villages de Gatamarwa et Tsiha, près de la ville de Chibok, ont indiqué les habitants.
"Le bilan des attaques dans les deux villages s'élève à 15 morts", a déclaré à l'AFP Manasseh Allen, responsable de l'Association pour le développement de la région de Chibok (CADA).
Les jihadistes ont également kidnappé une jeune femme à Tsiha, a affirmé Samson Bulus, un autre habitant.
Nahum Daso, porte-parole de la police de l'Etat de Borno, a confirmé l'attaque, mais n'a pas fourni de détails, ni donné le bilan des victimes.
Les jihadistes, habillés en soldats, sont entrés à Gatamarwa vers 16h00 GMT, ouvrant le feu sur les habitants, dont un groupe de personnes revenant d'un enterrement, a déclaré M. Allen. "Ils ont tué 12 personnes à Gatamarwa et trois autres à Tsiha", a-t-il ajouté.
Un bilan confirmé par deux autres personnes.
"Outre les meurtres, les insurgés ont emporté de la nourriture et incendié des maisons dans les deux villages", a avancé Ayuba Alamson, un responsable de la population de Chibok.
Pour l'heure, aucun élément ne permet d'identifier clairement la faction jihadiste qui a mené ces assauts.
Dans la région, le groupe islamiste Boko Haram et sa faction rivale, l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP), mènent tous deux des raids contre la population.
Encore aujourd'hui, la ville de Chibok reste associée à l'enlèvement en 2014 par Boko Haram de plus de 270 jeunes filles âgées de 12 à 17 ans, qui avait provoqué une énorme vague d'indignation internationale et une campagne baptisée #BringBackOurGirls pour leur libération.
Près de la moitié d'entre elles sont toujours portées disparues, dont un bon nombre ont été mariées de force à des combattants jihadistes.
Depuis cet enlèvement massif d'écolières, les dispositifs de sécurité ont été renforcés dans certaines parties de la région, mais les raids meurtriers des groupes islamistes s'y
poursuivent.
Depuis le début de l'insurrection jihadiste en 2009, le conflit a fait plus de 40.000 morts et deux millions de déplacés au Nigeria, et déclenché une grave crise humanitaire, selon l'ONU.
Les violences se sont depuis étendues au Niger, au Tchad et au Cameroun voisins.
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