A l’occasion de la célébration du 08 mars, Journée internationale des droits de la femme, l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire (AFJCI) a fait un plaidoyer à l’endroit des autorités qui, selon la présidente du Conseil d’administration de l’Association, restent des défis à relever en matière de protection des droits de la femme et cadre bien avec le thème de l’année 2024 qui est "Investir en faveur des femmes : Accélérer le rythme".
Selon Francine Aka Anghui, « des défis importants restent à relever notamment en matière de mariages coutumiers, les mariages religieux et traditionnels qui ne sont pas pris en compte par la loi sur le mariage. La réglementation du concubinage, l’adoption d’une loi sur la santé sexuelle et reproductive, et ce conformément aux engagements internationaux. » Et ce n’est pas tout, en matière d’éducation, la PCA de l’ASFJCI relève que « la gratuité de l’école n’est pas effective, parce qu’il n’y a pas de mesure d’accompagnement et cela rend difficile l’application de la loi.
En matière foncière, le statut social de la femme réduit son accès en quantité et qualité de terre. Le cadre normatif n’est pas discriminatoire, cependant l’application est encore difficile du fait des écarts entre le cadre normal et le mécanisme de protection du droit foncier des femmes, la femme ; demeure une cadette sociale et ne peut avoir accès durablement à la terre » déplore la présidente Francine Aka Anghui.
En matière de violences basées sur le genre (VBG), notamment la lutte contre les violences faites aux femmes, les femmes juristes relèvent aussi une insuffisance au niveau de l’appui aux femmes et aux filles. Car, expliquent-elles, « il n’existe pas un texte global sur les violences faites aux femmes. Il existe un plan de stratégie nationale, une loi sur les violences domestiques, des articles du code pénal qui sanctionnent certains types de violences, mais tous ces textes sont épars, du coup dans la l’application, cela se ressent. Des plans d’action spécifiques pour éliminer les violences à l’égard des aux femmes n’existent pas. La prise en charge juridique et judiciaire ainsi que la prise en charge en termes d’hébergement et de suivis psychologiques des victimes de violences est très faible. Les mesures pour contraindre d’agir dans la diligence voulue n’existent pas » s’indigne Francien Aka Anghui.
JEAN PRISCA