L’accession des femmes à la sphère de décisions est un droit. Cette participation consacrée par la Constitution ivoirienne est également un devoir pour ces citoyennes qui veulent avoir leur mot à dire dans la construction de la Côte d’Ivoire. Elles en ont les compétences et ne demandent qu’à le prouver.
Participer à la prise de décisions et définir les grandes orientations pour la bonne marche de la Côte d’Ivoire. Les femmes savent ce qu’elles veulent et refusent de faire de la simple figuration au sein des organisations.
Sur le nombre de femmes dans les instances de décisions et le rythme de leur évolution, les opinions sont diverses mais, on peut dire qu’avec le temps, les lignes bougent. Du gouvernement aux institutions de la République en passant par les corps constitués, la place et le rôle des femmes se confortent inexorablement.
On compte six femmes dans le dernier gouvernement mis en place en octobre 2023. Au-delà de ce nombre, la qualité de leurs responsabilités mérite une attention. Depuis leur entrée dans le gouvernement en 1976, les femmes se sont vu confier des postes de plus en plus importants en plus des portefeuilles ministériels qui leur étaient traditionnellement réservés. En 1990, Jacqueline Lohoues Oble, première Ivoirienne à obtenir une agrégation en droit, est nommée ministre de la Justice et elle deviendra en 2010, la première femme candidate à la présidentielle. Nialé Kaba qui occupe actuellement le ministère stratégique de l’Economie, du Plan et du Développement, a été la première femme ministre de l’Economie et des Finances. Et depuis, la lignée des précurseurs continue de s’étoffer. Ainsi, en 2016 Ramata Ly-Bakayoko est nommée au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Anne Désirée Ouloto est depuis le 17 octobre 2023 ministre d’Etat en charge de la Fonction publique et de la Modernisation de l’Administration. Dans le gouvernement précédent, Kandia Camara était ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Diaspora. C’est de ce poste prestigieux que la patronne de la diplomatie ivoirienne s’est installée à la tête du Sénat qui compte 24 femmes pour cette deuxième législature. Le maire de la commune d’Abobo rejoint une autre lignée de devancières à la tête des institutions de la République. Parmi les présidentes d’institution, Henriette Dagri Diabaté, grande chancelière honoraire, qui avait été nommée à la tête de la grande chancellerie en 2011. Le Conseil constitutionnel, une autre institution importante, est dirigé par Chantal Nanaba Camara.
« Elle est la preuve de la confiance que je place aux femmes de Côte d’Ivoire. Cette cérémonie revêt un caractère historique car elle consacre l’avènement, pour la première fois dans notre pays, d’une femme à la présidence de l’importante juridiction institutionnelle qu’est le Conseil constitutionnel. », a souligné le Chef de l’État lors de la prestation de serment le 17 juillet 2023.
Selon Alassane Ouattara, la nomination de Chantal Camara est aussi une autre concrétisation des engagements pris, à travers la Constitution, notamment en son article 37, d’encourager la promotion de la femme aux responsabilités dans les institutions, administrations et entreprises publiques.
Sur le plan politique, l’objectif c’est bien la parité. Pour y arriver, elles peuvent déjà s’appuyer sur la loi relative à la représentation de la femme dans les assemblées élues, adoptée en 2019, pour bien disposer les formations politiques à leur égard.
Pour la législature 2021-2026 par exemple, on compte 32 femmes et 222 hommes.
La présidente du Conseil national des Droits de l’Homme (CNDH) Namizata Sangaré relève qu’au niveau local, les femmes ont fait leurs preuves. En effet, elle estime que les communes qu’elles dirigent sont mieux gérées. « Pour nous, les femmes à l’Assemblée nationale amèneraient des idées pour mieux formuler des lois en faveur de toute la société et la population. »
Dans les corps constitués comme l’armée, les femmes marquent également leur présence dans les différentes hiérarchies. Sans oublier leur présence à la tête de plusieurs grandes entreprises publiques.
Les femmes avancent, et elles sont bien décidées à tenir chaque étape gagnée et surtout à prouver qu’elles méritent la confiance de la nation pour un avenir plus égalitaire.
CICG