La Côte d’Ivoire, à l’instar des autres pays du monde, notamment ceux de l’Afrique au Sud du Sahara, subit de plein fouet les effets de la cherté de la vie. Ce phénomène mondial a amené des Etats responsables dont la Côte d’Ivoire, à prendre des initiatives. Sous l’impulsion du Chef de l’Etat, les structures techniques sont à pied d’œuvre pour apporter la riposte. Une politique d’autosuffisance alimentaire élaborée avec la restructuration du Ministère en charge du monde rural désormais baptisé ministère d’Etat, Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières.
Si dans le court terme l’Etat s’est appuyé sur la politique de subvention, le moyen et le long terme sont visés en vue de créer les conditions d’une autosuffisance alimentaire. Ainsi, d’ici à l’horizon 2025, l’Etat envisage de produire plus de riz pour assurer son autosuffisance en riz ; mieux, il projette exporter le surplus à l’horizon 2030. En attendant, la production vivrière connaît une véritable politique d’expansion.
Pour rappel, les Ivoiriens sont de gros consommateurs de riz avec une consommation annuelle de 1 300 000t/an, pour un budget de plus de 300 milliards FCFA. C’est énorme pour un pays qui regorge des terres arables, en d’autres termes plusieurs bas-fonds. Des bras valides, il y en a. Cette main d’œuvre attend d’être encouragée. L’Etat s’est fait l’écho de cet appel et a donc décidé de corriger ce qui apparaît à ses yeux comme une erreur de casting. Une batterie de mesures a été prise depuis lors.
Si par le passé le département ministériel chargé de la production du riz a fait long feu, le Chef de l’Etat a décidé, cette fois-ci, de renforcer le Ministère de l’Agriculture avec un chaînon chargé de la production vivrière. Mieux, il en a fait un ministère d’Etat. Un aménagement en vue d’atteindre l’autosuffisance en riz à l’horizon 2025. Ne dit-on pas que celui qui veut aller loin ménage sa monture ?
Il y a d’énormes défis mais pas insurmontables, à en croire la politique du Chef de l’Etat. Ainsi, pour atteindre l’objectif assigné, le Président Alassane Ouattara a décidé de réajuster la Stratégie Nationale de Développement du Riz (SNDR) en vue de relancer la production nationale de riz pour satisfaire la demande de plus en plus croissante de ses concitoyens. Cette stratégie entrevoie de faire de la Côte d’Ivoire un pays autosuffisant en 2025, dans un an, mais également un pays exportateur de riz à l’horizon 2030, dans le gotha mondial des exportateurs d’Asie.
La deuxième mesure pour atteindre l’objectif consiste à analyser la chaine de valeur riz en Côte d’Ivoire, à travers une étude prospective pour évaluer l’impact économique et environnemental de la filière riz sur la période 2020-2030. Si à mi-chemin aucun bilan intéressant n’a été fait, les experts indiquent que cette étude à termes permettra de faire une projection dans le futur en tenant compte de la production disponible, en liaison avec des données des institutions publiques dont ADERIZ ; cela dans la perspective de faire de la prospective.
Cette politique va s’appuyer sur la mécanisation de l’agriculture pour accroître la production nationale de produits animaux. A ce niveau, il nous revient que des réformes au nombre de six (06) et plus d’une vingtaine de projets de développement en phase d’application permettront de moderniser nos systèmes de production dont certains sont devenus obsolètes, voire archaïques. Cette politique diversifiée permettra également d’augmenter la productivité en produits laitiers, halieutiques, etc.
C’est dans cette optique que des experts de la sous-région (près d’une cinquantaine) sont réunis au Centre de Formation à la Mécanisation Agricole de Grand–Lahou dans le cadre de la mise en place d’une politique rizicole résiliente en Afrique de l’Ouest. Ce projet d’une valeur de 14 millions US Dollars sera piloté et exécuté dans treize pays dont la Côte d’Ivoire. Ce projet sera exécuté par l’ANADER, structure sous tutelle du Ministère d’Etat, Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières.
En attendant le bilan de ces différents projets dont la réussite viendra résorber les difficultés liées à la vie chère, l’Etat apporte son soutien à des initiatives privées des coopératives locales. Selon des informations de source, elles tirent leur épingle du jeu avec de la production locale de qualité. D’ailleurs le ministre de la Communication a rappelé récemment, en début d’année, à l’occasion de la présentation du nouveau riz « N’zrama » de Diabo que le Chef de l’Etat a pris l’engagement d’une transformation structurelle à travers l’industrialisation du secteur riz. Par ailleurs, il a indiqué que la Côte d’Ivoire dispose de près de 300 000 hectares à irriguer pour produire du riz.
Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani n’hésite pas à accompagner les producteurs. Le 19 février dernier, il a procédé au lancement officiel du Programme de Production Alimentaire d’Urgence en Côte d’Ivoire (2PAU-CI) dans le Poro (Korhogo) avec la remise de 5t d’engrais Urée, NPK et 424t de semences de riz à une population de 7560 producteurs. « Je vous invite à faire une bonne utilisation des intrants reçus », a-t-il exhorté les producteurs de cette zone.
Tout est donc mis en œuvre pour atteindre l’objectif que le gouvernement s’est assigné : devenir auto-suffisant en 2025 et pays exportateur en 2030. La vie chère sera un lointain souvenir.
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