Un projet portant sur la promotion et l’implémentation de l’énergie éolienne en Côte d’Ivoire dénommé « Zephattan » (Energy in a box) ou l'Énergie à portée de main a été lancé le 12 avril 2024, au sein de l’Université Félix Houphouët Boigny (UFHB) de Cocody, à l’atelier pratique de l’UFR des Sciences de la Structure, de la Matière et de la Technologie.
L’objectif général du projet, qui sera mis en œuvre, à la fois dans les régions du Sud Comoé, du Tchologo, du Bounkani et du Tonkpi, est de permettre à la Côte d’Ivoire de devenir le premier pays ouest africain à expérimenter l’utilisation des éoliennes pour la production d’énergie à grande échelle à travers la démonstration de trois technologies de générateurs éoliens à zéro émission polluante pendant six mois d’essais sur le terrain.
Conduit par KOC Bridges To Peace et financé, à hauteur de 118 millions FCFA, par le Royaume-Uni au travers de l’initiative ZE-GEN, le projet Zephattan est un projet de 12 mois mis en œuvre en Côte d’Ivoire avec l’appui de deux partenaires techniques locaux que sont le Réseau Ivoirien des Droits des Enfants et des Femmes (RIDDEF) et l’Université Houphouët Boigny (UFHB).
De façon pratique, le projet permettra aux parties prenantes (jeunes femmes et hommes ruraux âgés de 18 à 35 ans, dont les revenus sont généralement inférieurs à 120 dollars par mois) de produire localement et à faible coût cinq générateurs éoliens de 1,5 KW ainsi qu’une quinzaine de petites éoliennes de 100 Watt, de matériaux recyclés ou disponibles localement pour charger des batteries de 12V dans les villages ruraux.
Il faut également noter que Zephattan mettra aussi à l’épreuve un générateur hybride qui combinera l’éolien et le solaire conçue pour les plateformes pétrolières afin de tester son efficacité dans un milieu terrestre. Et c’est l’UFHB qui servira de cadre pour cette étude.
Selon Olivier Karana, le coordonnateur de ‘’ Energy in a Box’’, ce projet permettra de démontrer qu’une technologie à faible coût et d’origine locale telle qu’une éolienne peut fournir une énergie accessible, abordable et fiable.
« Aujourd’hui, plus de 95% d’ivoiriens vivant en zones urbaines et semi-urbaines ont accès à l’électricité. Or 60% de la population ivoirienne vit en zone rurale où l’accès à l’électricité est autour de 32%. L'Énergie éolienne pourrait être une source de fourniture d’électricité à ces populations rurales. Les populations des localités non connectées au réseau électrique national pourront elles-mêmes construire ces éoliennes à partir des matériaux qu’elles auront sur place », a indiqué M. Karana.
A l’en croire, le projet n’est pas seulement motivé par les technologies de première nécessité, mais il englobe également un aspect humain car il favorise le développement d’activités génératrices de revenus au bénéfice des femmes et des jeunes.
« Notre pays dispose d’un fort potentiel pour le développement de plusieurs sources d’énergies renouvelables notamment l’énergie solaire, l’énergie hydraulique et enfin l’énergie éolienne... La Côte d’Ivoire s’est fixé comme objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 28% à l’horizon 2030, et ce, notamment grâce à l’augmentation de la part des énergies renouvelables y compris l’énergie éolienne dans son mix énergétique », a relevé Prof. Grafouté Moussa, le doyen de l’UFR des Sciences de la Structure, de la Matière et de la Technologie en présence du président de ladite Université, le professeur Ballo Zié.
Dans le souci d’une mise en œuvre efficiente de ces éoliennes à travers le pays, le professeur Grafouté Moussa a annoncé une collaboration entre l’université Felix Houphouët Boigny et celles de Man, de San Pedro, de Korhogo, de Gand-Bassam ainsi que l’Institut National Polytechnique Houphouët Boigny de Yamoussoukro.
Bailleur du projet « Énergie à portée de main », le Royaume-Uni par la voix de Johansen Laura, son ambassadrice adjointe et conseillère en développement, s’est dit fier que le gouvernement britannique finance un tel projet si innovateur et dynamique qui ‘’vise à démontrer la capacité, l’applicabilité et l’expansibilité des alternatives renouvelables’’.
Elle a dit être convaincue que ce projet fera progresser le secteur de l’énergie renouvelable en Afrique en s’attaquant aux obstacles pour répondre au marché croissant et au besoin croissant de solutions basées sur les énergies renouvelables.
« Notre but en tant que Royaume-Uni et celui des partenaires associés est de faciliter le remplacement des millions de générateurs polluants et coûteux alimentés par des combustibles dépassés en accélérant les justes transitions vers des solutions basées sur les énergies renouvelables », a déclaré Johansen Laura.
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