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Société Publié le lundi 29 avril 2024 | Jeune Afrique

Alain Kouadio, ambassadeur de la réussite entrepreneuriale ivoirienne

© Jeune Afrique Par DR
Alain Kouadio, président du groupe Kaydan

Technologies, fnances, immobilier... À la tête de sociétés diversifées, le président du groupe Kaydan est omniprésent, ou presque, dans le monde des affaires de la Côte d’Ivoire. Et il se fait le chantre de la culture du risque et de la promotion de l’entrepreneuriat auprès des futurs patrons. Après la sixième édition de sa Caravane de l’entrepreneur, qui s’est tenue en novembre 2023 au Palais des congrès du Sofitel Ivoire d’Abidjan, Alain Kouadio va sillonner, à partir de la fin d’avril, les départements d’Odienné et de Man, dans l’est de la Côte d’Ivoire, pour prêcher le goût du risque entrepreneurial auprès de jeunes issus des grandes écoles et des universités. Ces rencontres, devenues au fil des ans des rendez-vous privilégiés pour la transmission de la fibre entrepreneuriale, sont organisées par la Fondation Kaydan (du nom de son groupe), qu’il préside aux côtés de personnalités cooptées, parmi lesquelles Jean-Luc Konan, patron de la Compagnie financière africaine (Cofina) et figure de la mésofinance africaine, Stanislas Zézé, le fondateur de l’agence ivoirienne de notation financière Bloomfield Investment Corporation, ou encore l’ex-footballeur Didier Drogba. 


« Dans son parcours, Alain Kouadio a connu des revers et a dû fermer certaines sociétés. À force de persévérance, il a forgé une capacité de résilience qu’il veut transmettre. C’est pourquoi il souhaite aujourd’hui conseiller et orienter les jeunes entrepreneurs », explique Rachel Koffi, directrice exécutive de la Fondation Kaydan, créée en 2018. À travers son Institut de recherche sur l’entrepreneuriat et l’innovation (Ikrea), la fondation a par ailleurs conclu un partenariat avec l’université Félix- Houphouët-Boigny (UFHB) pour concevoir un programme commun de recherche sur les questions liées à l’entrepreneuriat, dans le cadre duquel huit bourses doctorales seront attribuées au cours de l’année académique 2023-2024.Cela fait déjà longtemps que l’homme d’affaires de 58 ans s’est engagé dans la promotion de l’entrepreneuriat. Sur l’initiative de Jean Kacou

Diagou, patron du groupe NSIA et président Confédération générale Diagou, patron du groupe NSIA et président Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) de 2005 à 2016, Alain Kouadio, alors vice-président de l’organisme, était chargé de la promotion de l’entrepreneuriat et de la CGECI Academy, qu’il a

contribué à créer en 2012. « Ses actions en faveur de la promotion de l’entrepreneuriat ont été largement plébiscitées par les milieux d’affaires et par les autorités ivoiriennes, souligne Rachel Koffi. Cette approche, qui s’appuie sur le modèle anglo-saxon, le démarque de ses pairs. »


De brillant étudiant en physique à industriel


De la Côte d’Ivoire au Canada, des labos de physique aux cabinets de conseil, puis à l’entrepreneuriat, Alain Kouadio incarne parfaitement la réussite entrepreneuriale. L’homme d’affaires s’appuie sur son parcours original pour montrer ces pas de côté parfois nécessaires à la réussite. Brillant étudiant en physique à l’UFHB, c’est tout

naturellement qu’il est parti effectuer son troisième cycle supérieur à l’université de Sherbrooke, au Canada, où il obtient un master en physique du solide – il garde des liens étroits avec le pays et, en avril 2023, a d’ailleurs été élu président de la Chambre de commerce Canada-Côte d’Ivoire. « À l’époque, je passais six heures par jour en laboratoire. Pour occuper le reste de mon temps, j’ai décidé de suivre des cours du soir pour obtenir un certificat en économie et gestion. L’un de mes professeurs, d’origine algérienne, m’a convaincu, au regard de mon appétence pour l’économie, de sortir de ma zone de confort pour envisager une carrière d’entrepreneur. Car, selon lui, un industriel, créateur de valeur ajoutée, était plus utile à l’Afrique qu’un chercheur en physique. J’ai tout abandonné, y compris ma thèse, pour repartir de zéro », explique Alain Kouadio.


Il reste au Canada jusqu’en 1996, année où il sort diplômé d’un MBA de l’université de Moncton, et rentre à Abidjan pour faire ses armes au sein de la filiale locale de KPMG, puis, de 2003 à 2010, auprès du Groupement des professionnels de l’industrie du pétrole (GPP), en qualité de secrétaire général, avant de lancer ses propres affaires.

Précurseur dans l’immobilier.


C’est en 2004, alors qu’il travaille pour le syndicat corporatiste pétrolier, qu’Alain Kouadio crée sa première société, TKGS, franchise du groupe Orange Côte d’Ivoire, toujours active, avec un chiffre d’affaires de plus de 10 milliards de F CFA (plus de 15,3 millions d’euros). Aujourd’hui Kaydan, créé en 2013, comprend une pléiade de sociétés,

réparties au sein de trois pôles : technologies (TKGS, Kaydan Technology, Kaydan Digital, Datarium et Grolleau Europhane), finances (Kaydan Asset Management, société de gestion d’organismes de placement collectif en valeurs mobilières, et Caffim, premier fonds d’investissement à vocation immobilière du pays), et immobilier et infrastructures.En 2014, l’entrepreneur crée le fonds d’investissement Kaydan Real Estate PCC, ainsi que la société de développement immobilier Kaydan Real Estate & Infrastructures et, depuis, son pôle immobilier et infrastructures du groupe a racheté deux sociétés : Artémis, active dans la construction, et Inoovim, spécialisée dans la commercialisation et la gestion d’actifs immobiliers.


« Alain Kouadio est un précurseur en matière d’organismes de placements collectifs dans l’immobilier [OPCI] et il plaide en faveur d’une réglementation de ce secteur après des autorités du marché financier », assure Jacques-Gaëtan Tobo, ancien conseiller du financier », assure Jacques-Gaëtan Tobo, ancien conseiller du patron ivoirien et dirigeant d’Alliance pour le développement de l’épargne et le crédit (Adec), une institution de microfinance digitale.

Des résidences à Cocody, Bingerville, Bassam…


Grâce à l’entregent de son patron, le pôle immobilier de Kaydan connaît un fort développement, avec plus de 1 000 maisons livrées, dont 84 dans les résidences Symphonia, au coeur du quartier Riviera, à Abidjan, et 576 villas dans les cités Callisto, près de Bassam, sur la zone balnéaire. Pour ces derniers projets, la société a réalisé un

investissement de plus de 32 milliards de F CFA et elle mobilise une enveloppe de 52 milliards pour la construction, en cours, d’environ 640 unités dans les résidences BO’Reflets, à Cocody-Angré, dans le nord d’Abidjan.


« Le parcours d’Alain Kouadio est exceptionnel. Il a démarré de zéro et a su se diversifier. On peut le considérer aujourd’hui comme l’un des poids lourds de l’immobilier, avec des constructions dans les quartiers Riviera-Abata et Cocody-Angré [à Abidjan], ainsi qu’à Bingerville et Bassam », met en avant l’un de ses proches. Le pôle immobilier de

Kaydan, qui multiplie les alliances avec des institutionnels – Caisse des dépôts et de consignations (CDC-CI), Port autonome de San Pedro (PASP), Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD), etc. –, possède d’ailleurs un carnet de commandes rempli jusqu’en 2028 et estimé à quelque 12 000 logements. « Le groupe propose une offre cohérente pour la classe moyenne ivoirienne et met en place un écosystème complémentaire à l’apport des groupes étrangers, comme le marocain Addoha. Alain Kouadio a réussi son pari en s’entourant de collaborateurs et associés compétents, comme Stéphane Affro [directeur général de Kaydan], le stratège du groupe », analyse Williams Bella, expert en immobilier et fondateur de Property Kro.


Alain Kouadio, qui a consolidé l’ensemble de ses activités par la création du holding Kaydan Groupe, reste un investisseur avisé. À l’heure où Kaydan Technology change de paradigme avec l’obtention de la licence C1B, qui lui confère la possibilité de construire et de commercialiser les infrastructures de fibre optique, l’homme d’affaires assure qu’il s’agit là d’une niche à investir sans faute. « Je me considère comme un chasseur d’opportunités qui, avec l’expérience, a appris à viser avant de tirer », résume-t-il.

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