Le procès en appel de quatre accusés condamnés à perpétuité pour l'attentat jihadiste de la ville balnéaire de Grand-Bassam en Côte d'Ivoire, qui avait fait 19 morts en 2016, a été renvoyé vendredi, à la rentrée, dans plusieurs mois, en raison de l'absence d'avocats pour leur défense.
"Les accusés n'ont pas d'avocat commis d'ofice pour l'instant", a constaté le juge Elvis Oufoué, précisant que l'audience était renvoyée "à la prochaine session" de la chambre criminelle de la cour d'appel.
Aucune date précise n'a été fixée, mais la prochaine session s'ouvrira après les vacances judiciaires qui s'achèvent généralement fin septembre.
Le 28 décembre 2022, la cour d'Assises d'Abidjan avait condamné à la prison à vie dix accusés, dont six par contumace, pour leur rôle dans le premier attentat jihadiste jamais commis en Côte d'Ivoire, le 13 mars 2016.
Les quatre accusés présents, Hantao Ag Mohamed Cissé, Mohamed Cissé, Hassan Barry et Sidi Mohamed Kounta, avaient fait appel.
"Je ne suis pas jihadiste" a crié ce dernier, vendredi devant le juge, avant de s'efondrer en larmes.
Reconnus coupables de "d'actes terroristes, assassinat, tentative d’assassinat, recel de malfaiteurs, détention illégale d’armes à feu et de munitions de guerre et de complicité desdits faits", ils sont principalement accusés d'avoir été complices de l'attaque.
Les six autres condamnés sont en fuite ou détenus au Mali.
"Nous sommes dans une procédure où les +principaux couteaux+ manquent. C'est une grosse frustration", a déclaré à la presse Me Amadou Camara, l'avocat des parties civiles, à l'issue de l'audience vendredi.
"Les personnes que nous avons aujourd'hui constituent, de notre point de vue, des seconds couteaux. Les véritables cerveaux manquent à cette audience", a-t-il poursuivi.
Le 13 mars 2016, trois jeunes assaillants avaient remonté la plage de Grand-Bassam, très fréquentée par des étrangers, puis pris d'assaut plusieurs restaurants, tirant à la kalachnikov sur des clients en terrasse avant d'être abattus par les forces de sécurité ivoiriennes.
Revendiquée par la branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), cette attaque jihadiste, la première survenue en Côte d'Ivoire, avait fait 19 morts, dont quatre Français. Neuf Ivoiriens, un Libanais, une Allemande, une Macédonienne, une Malienne, une Nigériane et une personne non identifiée avaient également été tués lors de l'attentat et 33 personnes de diverses nationalités blessées.
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