Le 22 juin, le président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, entamera sa première tournée nationale. Pour cette rencontre avec les militants, c’est la région de la capitale de la Nawa, Soubré qui recevra le nouvel homme fort du PDCI-RDA. Le député, président du Conseil régional, vice-président du PDCI-RDA, Netro Réné, livre ici l’état des préparatifs…
Le président Thiam a décidé de commencer sa tournée nationale à Soubré, comment préparez-vous ce grand rendez-vous ?
Nous sommes en train de parcourir toute la région de la Nawa, pour demander à tous ceux qui souhaitent que la Côte d’Ivoire redevienne la Côte d’Ivoire, soient présents ce jour-là. Ce qui est important, c’est que nous, dans la Nawa, donnons beaucoup à la Côte d’Ivoire mais nous sommes oubliés par le pouvoir actuel. Et tous ceux qui pensent comme moi doivent venir écouter Tidjane Thiam. Nous sommes au plan national la première région productrice de fèves de cacao. Nous produisons de l’huile de palme, nous produisons le caoutchouc avec les plantations d’hévéa. Nous sommes la première région énergétique de la Côte d’Ivoire avec 4 barrages, le barrage de Buyo, le barrage de Soubré, le barrage de Grigbo Popoli et bientôt le barrage de Boutoubré. Mais c’est chez nous que chaque année, on perd des femmes en travail. Je prends l’exemple de Gueyo, il n’y a pas d’hôpital, si une femme est en situation de travail, qu’on doit lui faire une césarienne, c’est sûr qu’elle va perdre la vie. Il n’y a pas de route, et pourtant, c’est un grand carrefour, c’est l’ancienne route d’Abidjan. De Gueyo on va à Sassandra ; de Gueyo on va à Lakota ; de Gueyo on va à Gagnoa ; de Gueyo on va à Soubré. Nous avons informé tout le monde même au sommet de l’Etat. Le mardi 16 avril, je suis allé voir le président de la République pour lui poser le problème, il m’a demandé de me mettre en rapport avec Amedé Kouakou. J’appelle Amédé, il ne décroche plus. Qu’est-ce que la région de la Nawa a pu bien faire exactement ? Donc avec l’arrivée du président Tidjane Thiam, je demande à toutes les populations de la Nawa de sortir en grand nombre.
Le président Thiam entame sa tournée nationale à Soubré, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Pour nous, c’est la conscience des difficultés que la Nawa vit. Le président Thiam a pris conscience des difficultés que nous vivons. Et pourtant, c’est un peuple travailleur. Toute la Côte d’Ivoire agricole s’est donné rendez-vous dans la Nawa. Dans la Nawa, vous y trouverez quelqu’un qui est originaire de la même localité que vous. Quel que soit l’endroit d’où vous venez. Les populations de la Nawa ont cédé des terres pour que la Côte d’Ivoire soit première nation productrice de cacao. Au plan économique, c’est une région essentielle, mais on ne nous regarde pas comme il se doit, et le président Thiam a pris conscience de cela.
Avec l’état des routes dont vous parliez tantôt, n’avez-vous par peur que cela joue sur la mobilisation ?
C’est justement pour cela que les populations vont sortir. C’est ce qui révolte. Même à pied, à dos d’âne, les populations sortiront en grand nombre. Parce que si nous ne le faisons pas, les gens ne nous prendront jamais au sérieux.
Nous sommes à quelques jours de cette rencontre, est-ce que vous êtes prêts ?
Pour une rencontre historique comme celle-là, on n’est jamais assez prêt. Nous continuons de travailler. Nous rencontrons les jeunes, les femmes, on parcourt les villages et hameaux, pour que tous soient là le 22 juin. Déjà même à partir du 20, les populations doivent commencer à effectuer le déplacement.
Propos retranscrits par JEAN PRISCA