(…) Le monopole de la CIE
Il faut comprendre comment le système de l’électricité en Côte d’Ivoire est structuré. (Présentation de diapo sur le cadre institutionnel)
Voilà comment le système de production, de distribution et de commercialisation est structuré en Côte d’Ivoire. Vous avez les sources, ceux qui vendent le gaz et les combustibles, ceux qui produisent l’électricité et vous avez le segment du transport et de la commercialisation et le régulateur et en bas Côte d’Ivoire Energies. Le code de l’électricité de la Côte d’Ivoire a mis la privatisation en bonne place. C’est pour cela que parmi les producteurs on a les privés ; c’est un segment qui est complètement privatisé.
Au niveau du transport, de la distribution et de commercialisation, l’Etat a signé une première convention avec l’exploitant qui est la CIE qui a fait l’objet de révision en 2020. Le premier cycle était de 15ans. Sur le premier cycle, l’exploitant était rémunéré au kWh. Sur la convention présente, l’exploitant expose ses charges qu’on appelle les coûts éligibles qui sont approuvés par l’Etat. Et un pourcentage de l’ordre de 6% du coût éligible qui revient à l’exploitant. Aujourd’hui, au moment où l’exploitant venait, pour les ouvrages de production qui existent déjà, l’exploitant va exploiter, mais pour les nouveaux ouvrages, c’est Côte d’Ivoire Energies quand c’est l’Etat qui les a construits. Le segment de transport et le segment de distribution n’ont pas fait l’objet de privatisation pour le moment. Le segment de commercialisation aussi n’a pas encore fait l’objet de privatisation. Mais c’est prévu au fur à mesure que la taille du marché le justifie. Ce sont des segments qui vont passer au privé clairement. Si je prends le segment de la commercialisation, tant qu’il n’y a pas de la place pour deux structures qui peuvent justifier leur investissement et gagner de l’argent, c’est un segment que vous ne pouvez pas commercialiser. Vous avez au départ 1,3 millions d’abonnés, avec cela si vous privatisez, aucun ne va pouvoir couvrir ses charges. Maintenant, nous sommes à 4 millions, nous savons que cela va progresser, dès qu’on va atteindre la taille critique qui va permettre d’avoir un autre privé dans la commercialisation, je puis vous assurer qu’elle va venir tout de suite.
Pourquoi la forme actuelle n’est pas en contradiction avec la compétition ? Parce que la vertu de la compétition est que le privé, lui-même, optimise ses charges de manière à proposer les meilleurs prix. Mais comme nous savons que la taille de notre marché ne permet pas à certains segments d’avoir un autre opérateur, on s’est assuré que dans la convention qu’on lui donne, on va s’assurer qu’il optimise ses charges et que la qualité du produit suit. C’est le rôle de Côte d’Ivoire Energies de s’assurer que le concessionnaire, la CIE, fonctionne de manière optimale. Et il y a des clauses de revoyure sur la convention. Sur la première clause régulatrice de 2020 à 2023, on est en train de faire le point. Il faut rappeler qu’avant que la CIE ne prenne en main le segment de la distribution et de la commercialisation, on était à des taux de perte autour de 20%, même plus. Mais aujourd’hui le taux de perte c’est en moyenne 15%. C’est aussi les pertes techniques. Le taux de perte s’est amélioré. Le taux de recouvrement est autour de 98%. Donc sur le segment, la CIE est quasiment comme un privé devrait le faire dans une ambiance de compétition.
Je reste convaincu que ce choix a été pertinent. Parce que quand c’est l’Etat qui vendait l’électricité, le taux de recouvrement n‘était pas meilleur, quand c’est l’Etat qui demande de payer, les gens traînent les pieds. Au niveau des pertes qu’on a si vous produisez et qu’au moment de commercialiser vous avez déjà perdu 30% de votre production, ce n’est pas efficace, ce taux est autour de 15%, on est dans les standards normaux. La Cie se trouve en aval au niveau de la distribution et de la commercialisation.
Propos retranscrits par JP