Gagnoa- L’ambassadeur de la République d’Allemagne, Mathias Veltin, a lancé officiellement jeudi 20 juin 2024 au centre de formation de l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER) de Gagnoa-Lakota, le démarrage de l’incubateur de transformation des sous-produits agricoles (cacao, manioc et banane plantain), de l’ANADER Gagnoa, financé par la coopération Allemande, la GIZ à travers son projet de Centre d’innovations vertes pour le secteur agro-alimentaire en Côte d’Ivoire (PROCIV).
L’unité d’incubation est un site de production de trois bâtiments équipés de machines de « transformations performantes ». Il est situé à l’intérieur du centre de formation de l’ANADER, lui-même construit à cinq km de Gagnoa.
Il contribuera à poursuivre l’encadrement et l’accompagnement des entrepreneurs agricoles dans la valorisation des sous-produits agricoles, cités plus haut, et devant permettre la création et la gestion d’entreprises de production de champignons comestibles et de bio-engrais à partir du cortex de cabosse de cacao, de briquettes combustibles à base du cortex, ainsi que de vinaigre à partir du jus issu des fèves fraîches de cacao.
« Nous pensons qu’avec cette innovation d’un incubateur, nous faisons un pas très important », a déclaré le diplomate Allemand, Mathias Veltin. Son objectif, dit-il, est de renforcer les capacités déjà existantes des coopératives, des entrepreneurs et des jeunes, qui sont prêts, soutient-il, à accroître leurs activités et se développer, mais qui manquent d’expertise, parfois de matériel ainsi que de la compréhension.
Cet incubateur se concentre sur les éléments des productions agricoles qui, jusqu’à présent, étaient des déchets, notamment le cacao, manioc et banane plantain, a rappelé l’ambassadeur. M. Veltin estime que « maintenant », avec la possibilité d’élaborer une production de combustible et de vinaigre, on donne l’opportunité de revenus supplémentaires pour les producteurs agricoles et/ou alternativement pour la création d’une industrie à petite échelle, se basant sur cette production.
« La Côte d’Ivoire est un grand pays agricole et on s’est rendu compte que ce qu’on appelle les sous-produits avaient aussi de la valeur », a rappelé le directeur général de l’ANADER, Dr Sidiki Cissé. Il a soutenu qu’il s’agissait « seulement » d’arriver à les transformer pour leur procurer la valeur en question. « Ce qui va constituer un revenu supplémentaire pour nos exploitants agricoles », a défendu le directeur général.
« Je ne sais pas si vous imaginez que sur les deux millions de tonnes de fèves que la Côte d’Ivoire produit, c’est en aval, plus de 50 millions de tonnes de cabosses que nous jetons dans l’atmosphère », a fait observer Dr Sidiki.
Selon lui, si la Côte d’Ivoire arrive avec une multiplication des incubateurs, à transformer ces cabosses en briquettes, elle aura réglé en partie, le problème de l’exploitation du bois de chauffe dans la forêt, principale source d’alimentation de chauffe pour les aliments dans les ménages.
Il a assuré qu’avec le bois qui se fait de plus en plus rare, et les changements climatiques et leurs effet sur l’environnement, il était nécessaire de réfléchir autrement et cette « mine de cabosse que nous allons encore produire pendant des années », servira, dit-il, “à pouvoir alléger la tâche aux autorités dans la lutte contre la déforestation et la pauvreté”.
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