La Commission Nationale de la Francophonie (CNF) a fait savoir sa volonté d'intégrer des langues locales ivoiriennes dans le programme national de développement du pays. C'était au cours d'un séminaire tenu le jeudi 11 juillet 2024 dans le cadre de la restitution et la sensibilisation sur l'intégration des langues locales dans le programmes national de développement en Côte d'Ivoire et de l'intégration des langues locales dans le programme ivoirien, à son siège sis à Abidjan-Cocody. Cette table ronde visait à sensibiliser les parties prenantes sur l'importance des langues locales dans le développement socio-économique et à favoriser la collaboration entre les différents ministères, experts et organisations pour une mise en œuvre efficace des actions résultantes.
La secrétaire générale de la CNF de Côte d’Ivoire, Bernise N’Guessan, a souligné l'importance des langues locales ivoiriennes dans la société. « Ces langues ivoiriennes sont bien plus que de simples moyens de communication ; elles sont les vecteurs de notre patrimoine culturel, de notre savoir et de notre sagesse ancestrale. Elles jouent un rôle essentiel dans le développement de notre société en touchant profondément l'âme de nos populations et en renforçant leur participation à l'avancée du pays. », a-t-elle confié. Et d'ajouter que cette démarche repose sur la conviction selon laquelle ''la diversité linguistique est une richesse inestimable qui constitue le fondement de notre identité culturelle et un atout pour le développement socio-économique de la Côte d'Ivoire.''
À en croire les organisateurs, la tenue de ce séminaire, découle d'un constat indiquant que près de 47% de la population ivoirienne est analphabète et n'a pas accès à l'information en français et parle moins couramment cette langue; d'où l'objectif est de promouvoir l'intégration des langues locales aux côtés du français dans les politiques de développement de la Côte d'Ivoire.
Avec près de 70 langues et dialectes parlés quotidiennement, ainsi que plusieurs langues importées utilisées par des étrangers comme le Haoussa, le djula, le swahili et bien d'autres, la Côte d'Ivoire regorge d'une diversité culturelle qui contribue au développement socio-économique.
Le Professeur Jean Martial Kouamé, Directeur de l'Institut de Linguistique Appliquée à l'Université Félix Houphouët Boigny de Cocody, a expliqué que les langues sont des creusets culturels et des outils de développement. ''Nos langues sont porteuses de notre identité. À travers les différents noms que nous portons, elles révèlent qui nous sommes et où nous allons. Elles véhiculent également des normes sociales et une vision du monde, tout en étant des instruments de développement par la transmission de connaissances de manière distincte de la langue française", a-t-il indiqué.
Le représentant du Ministre de la Culture de Côte d’Ivoire, Professeur Koffi Tougbo, a salué cette initiative d'intégration des langues locales comme une reconnaissance de leur importance vitale dans tous les aspects de la vie sociale et politique.
Pour sa part, cette intégration des langues dépasse la simple préservation culturelle pour revêtir une importance économique et sociale considérable. Dans le sens où, leur valorisation, renforce l'inclusion sociale, favorise un environnement éducatif plus accessible et efficace, et soutient le développement économique de notre société.
Les missions de la CNF comprennent l'organisation de la participation de la Côte d'Ivoire à toutes les instances de la Francophonie, la représentation de la Côte d'Ivoire dans ses relations avec toutes les institutions de la Francophonie, la proposition et l'avis sur les programmes et activités liés à la Francophonie, ainsi que la promotion des investissements francophones en Côte d'Ivoire et la documentation sur la Francophonie.
Cyprien K.
