De nombreux opérateurs économiques n’acceptent plus la pièce de 500 F dans les transactions commerciales, rendant cette monnaie indésirable auprès des populations, a constaté l’AIP depuis quelques temps à Séguéla.
Les commerçants ont d’abord commencé à refuser les pièces de monnaie lisses, les billets mutilés voire déchirés ou jugés «trop sales ». Aujourd’hui, ces rejets ont touché la pièce de 500 F à Séguéla et ont cours dans les petits commerces, les marchés, les transports et même les supermarchés commencent à entrer dans la danse.
Aucun opérateur économique n’arrive à justifier l’origine légale de ce refus. Mais certains d’entre eux accusent les clients eux-mêmes. « Quand tu leur donnes la pièce de 500 FCFA comme monnaie ils refusent. Donc nous aussi on refuse de prendre quand ils viennent faire leur achat avec », a confié un commerçant.
Le phénomène a pris de l’ampleur ces derniers jours, provoquant souvent des litiges, des bagarres. « J’ai acheté à manger chez une vendeuse de nourriture l’autre jour. Quand je lui ai donné une pièce de 500 F elle l’a rejetée", a expliqué un habitant, faisant savoir que n’ayant plus de monnaie pour payer les deux parties se sont disputées. Le client avoue n’avoir pas payé.
Un autre habitant, Karamoko Moussa a expliqué que la situation profite à des personnes tapies dans l’ombre. Selon lui, elles ont provoqué ces refus pour pouvoir voler les gens. Ils racontent que ces personnes vont souvent dans les villages pour échanger les pièces 500 FCFA rejetées à 50% de sa valeur. « Si vous leur donnez la pièce de 500 FCFA indésirable, en retour, vous avez 250 FCFA. Mais ce n’est pas une pièce de 250 qu’on vous remettra », a-t-il révélé.
Le président des consommateurs de Séguéla, Binaté Abdoulaye, en compagnie du président de la commission régionale des droits de l'homme (CRDH) du Worodougou, a entrepris des séances de sensibilisation des populations sur les radios de proximité. Par ces rencontres, il compte endiguer le phénomène qui peut mettre à mal la cohésion sociale et le vivre ensemble dans la région. Il a annoncé une tournée dans les gares routières, les mosquées, les marchés et les lieux publics.
Les billets et pièces de monnaie de son émission ont cours légal et pouvoir libératoire sur le territoire de l’ensemble des États membres de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA), c’est-à-dire au Bénin, au Burkina, en Côte d’Ivoire, en Guinée-Bissau, au Mali, au Niger, au Sénégal et au Togo », avait rappelé fin d’année 2022, la BCEAO aux populations dans un communiqué. Elle avait mis en garde les éventuels contrevenants sur les risques qu’ils encourent.
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