Vous êtes élu Gouverneur du district 9101 du Rotary pour la période 2025-2026. A quoi les rotariens doivent-ils s’entendre pendant votre mandant ?
Effectivement, j’ai été élu gouverneur pour le mandat de service 2025-2026 du district 9101 qui regroupe dix pays. Il s’agit de deux pays lusophones, le Cap-Vert et la Guinée Bissau ; Trois pays anglophones, le Libéria, la Gambie, la Sierra Leone et cinq pays francophones, la Guinée Conakry, la Mali, le Burkina Faso, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Nos activités vont tourner autour de nos principales causes prioritaires. Le Rotary international a défini depuis quelques années, sept causes prioritaires. A savoir, la prévention des conflits, l’accès à l’eau et à l’assainissement, la santé de la mère et de l’enfant, le traitement et la prévention des maladies, le développement économique et local ainsi la question de l’environnement. Tous les gouverneurs à travers le monde, doivent accompagner les clubs à bâtir des actions à fort impact au profit des couches les plus défavorisées, en rapport avec chacune des causes que je viens d’indiquer. Les rotariens montent donc des actions, mobilisent des ressources et viennent en appui à nos différents Etats à travers les sept causes prioritaires. Pendant mon mandat, il s’agira de faire en sorte que chacun des citoyens dans les dix pays concernés, puissent ressentir l’impact des rotariens dans leur quotidien.
De façon concrète, comment les populations sentent-elles l’impact des actions des rotariens dans leur quotidien ?
Dans chacun de nos pays, nous avons un certain nombre de clubs et ces clubs sont dans nos communautés, dans nos différentes villes et quartiers. Le plus important pour le rotarien, est d’identifier les besoins des populations dans les lieux de résidence des clubs. Le contact étroit avec les populations nous permet de connaitre leurs besoins, par exemple en eau, en matière d’éducation, en terme de développement économique et local… Les clubs concernés réalisent des projets autour des besoins spécifiques des populations, mobilisent des ressources auprès de leurs membres, des entreprises partenaires et auprès de la fondation Rotary, qui est la banque du Rotary.
Comment se fait la saisine du Rotary pour régler une problématique qui se pose à une population donnée ?
En effet, il existe différentes approches. Certaines populations déjà bien organisées nous saisissent directement, parce qu’elles connaissent ce que nous faisons au quotidien. Parfois, l’initiative vient de nous-même, en fonction du plan national de développement de chacun de nos pays respectifs. Nous savons très bien les besoins exprimés par nos Etats. Nos actions ayant pour finalité d’accompagner de les accompagner, en début de mandat, nous savons les besoins des Etats et des populations. Fort de cela, nous déterminons des actions prioritaires.
Le titre de gouverneur de district au Rotary ramène à quoi ?
Un gouverneur est un rotarien de haut rang doté d’un leadership qui a été élu par ses pairs pour apporter son assistance et son soutien aux dirigeants des clubs concernés. Dans chacun de nos pays composant notre District, il existe plusieurs clubs. Il importe donc gérer la coordination, pour que les clubs convergent vers le même objectif. Pour cela, il a été mis en place une structure administrative qui est dirigée par un gouverneur. Son élection est faite sur la base de son expérience dans les activités rotariennes et sa capacité à être un leader en accompagnant les autres présidents de club. Il est élu également pour sa capacité à soutenir les clubs dans leurs efforts de mobilisation des ressources. L’autre critère de l’élection du gouverneur réside dans la promotion du Rotary. De sorte que l’impact de ses actions ait le retentissement qu’il faut.
Vous avez été le président du comité d’organisation des Assemblées conférences de district ou encore Acd, tenues récemment à Abidjan. Que pouvons-nous retenir de cette importante rencontre des rotariens ?
Les Assemblées conférences de districts que nous appelons Acd se réunissent une fois par an et regroupent tous les rotariens d’un district. Dans le nôtre, le 9101, nous sommes à peu près à 2200 rotariens et la moitié de l’effectif était effectivement à Abidjan dans le cadre de ces Acd. Le premier objectif de ces assises est de former les futurs dirigeants dans l’exercice de leurs responsabilités. Le mandat du Rotary dure une année et nous avons quasiment toutes les années, de nouveaux dirigeants de clubs. Il faut donc les accompagner, les former pour la nouvelle mandature qu’ils doivent commencer. Tous les autres rotariens ont besoin également d’être formés sur plusieurs questions. A savoir le leadership, le montage de projets, pour les rendre plus performants. Pendant les travaux de l’Acd, nous faisons l’état des lieux dans nos différents pays, pour savoir les besoins spécifiques de nos communautés et les axes d’intervention de nos différents clubs pour l’année à venir. C’est aussi des moments de partage et de camaraderie. Le rotary est avant tout basé sur la camaraderie. C’est pour cela que nous travaillons à consolider l’amitié et la camaraderie entre les membres. Cette année particulièrement, nous avons organisé une importante conférence avec le ministère en charge de l’environnement. Parce que le sujet est crucial. C’est un des principaux défis pour nous-mêmes et pour les prochaines générations. Nous avons profité pour réfléchir à la contribution du rotarien sur les questions de préservation de la nature et de ses ressources pour chacun de nos pays.
Quel est l’état des lieux du rotary dans le district 9101 en 2024 ?
En 2024, nous avons un district qui regroupe 10 pays, avec différentes langues utilisées. Nous avons à peu près, 2200 rotariens regroupés autour de 110 clubs. Ces rotariens travaillent tous les jours dans leurs communautés respectives à adresser les problématiques de développement de ces communautés, en lien avec nos causes prioritaires. Est-ce que le rotary se porte bien ? Je réponds, oui, il se porte bien dans notre zone. Parce que nous arrivons à mobiliser les ressources qu’il faut, nous arrivons à adresser les sujets spécifiques en rapport avec notre communauté. Nous arrivons dans chacun de nos pays, à soutenir nos Etats, nous continuons surtout notre programme majeur qui est la lutte contre la poliomyélite, dont nous avons contribué à son éradication totale. Aujourd’hui il ne reste que deux pays résiduels en Asie, l’Afghanistan et le Pakistan.
Qui est le rotarien ?
Le rotarien c’est chacun d’entre nous qui a un idéal de servir, qui a une éthique professionnelle et qui a envie de servir les couches les plus défavorisées. Le plus important pour chacun d’entre nous est de se poser, à un moment de notre vie, la question fondamentale de ce qu’on peut faire pour les populations défavorisées. Tous les hommes et toutes les femmes qui ont cet idéal de servir, sont des rotariens. Ils peuvent adhérer à notre club par cooptation, essentiellement. A cet égard, nous nous assurons des questions d’éthique concernant le postulant, de sa classification professionnelle, de son leadership dans son secteur d’activité et surtout sa capacité à se mettre au service des communautés les plus défavorisées.
Des perspectives immédiates ?
Oui, il faut noter que la Côte d’Ivoire reçoit en 2025, le gouvernorat pour les dix pays. C’est un honneur pour l’ensemble de la nation ivoirienne et pour tous les ivoiriens. Cela devrait avoir un impact sur nos activités au quotidien, sur les activités futures des rotariens et les populations des pays constituant notre district.
Interview réalisée par Marc Yevou
