• Monsieur le Vice-Premier Ministre,
• Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
• Messieurs les Ministres,
• Distingués invités,
• Mesdames et Messieurs,
C’est pour moi un réel plaisir de prendre la parole aujourd’hui à l’occasion de ce Dialogue tripartite de Haut Niveau Chine-Afrique-UNESCO, consacré à deux sujets d’importance capitale : l’éducation et les valeurs culturelles. Je tiens tout d’abord à exprimer ma profonde gratitude aux organisateurs pour avoir invité la Côte d'Ivoire à participer à cet événement de grande envergure.
Je salue la pertinence du thème de ce Dialogue de Haut Niveau, « Promouvoir conjointement le développement de l’éducation et la protection du patrimoine culturel en Afrique ». Il nous interpelle sur la nécessité de bâtir des systèmes éducatifs porteurs de progrès et incarnant les valeurs culturelles de nos sociétés.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
L’Afrique est riche d’immenses ressources humaines et culturelles. Notre continent est doté d’une population jeune, résultant de la croissance démographique la plus rapide au monde. Cela constitue une source d’opportunités considérables, mais également un défi de taille. A cet égard, nos systèmes éducatifs font face à une pression de plus en plus forte, qui impose la nécessité de bâtir des infrastructures éducatives robustes, de moderniser nos programmes scolaires, et de garantir à chaque jeune Africain un accès à une éducation de qualité, adaptée aux exigences du 21ème siècle et à celles de sa propre société.
Dans ce contexte, l’important volet culturel et éducatif du partenariat Sino-Africain, nous conforte sur l’urgence, pour les systèmes éducatifs de nos pays, de transmettre également à la jeunesse africaine, en même temps que les enseignements et les formations établies, les fondements culturels originaux de nos sociétés.
Le but est de bâtir des nations fortes en lesquelles, chaque citoyen se reconnait, et dont le modèle de développement reflète notre vision du monde et des rapports entre les Nations.
Les crises économiques récurrentes et les situations d'instabilité politique dans certaines régions ont parfois entravé ces efforts, rendant encore plus difficile la tâche de répondre aux besoins éducatifs de notre jeunesse.
Cependant, ces défis, aussi grands soient-ils, ne doivent pas nous décourager. Ils doivent plutôt nous inciter à renforcer notre collaboration avec des partenaires comme la Chine et l’UNESCO, alors que nous cherchons à transformer les systèmes éducatifs africains pour les rendre plus inclusifs, pertinents et résilients. Dans cette perspective, notre Partenariat doit renforcer le binôme Education-Culture, afin que
l’éducation, forte du vécu des peuples, soit à même d’apporter des réponses intelligibles aux préoccupations de nos sociétés, et aux défis multiformes de notre temps.
En Côte d'Ivoire, ces partenariats ont déjà montré leur efficacité. Nous avons engagé des réformes majeures dans le système éducatif national, non seulement pour élargir l’accès à l'éducation, mais aussi en rehausser la qualité. Par exemple, l’initiative des États Généraux de l'Éducation Nationale et de l'Alphabétisation, à laquelle l’UNESCO a contribué, a été lancée pour répondre aux défis spécifiques de notre pays, en modernisant les méthodes d'enseignement et en intégrant les technologies numériques dans les écoles.
L’Académie des Talents est également un programme phare de notre stratégie éducative, qui nous permet d’aligner progressivement l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle aux besoins du marché du travail. Il en est de même de l’École de la Deuxième Chance, conçue pour les jeunes en situation de vulnérabilité, leur offrant
une formation qualifiante afin d’accéder au marché du travail. La Chine nous apporte un appui important dans la mise en oeuvre de ces deux initiatives, notamment à travers la formation des formateurs.
Ces différents exemples que je viens de citer, illustrent clairement ce que peut accomplir une coopération internationale guidée par une vision commune de développement durable.
Mesdames et Messieurs, Le patrimoine culturel africain est également riche et constitue un autre axe majeur de notre développement. Cependant, ce patrimoine est aujourd'hui menacé par des défis croissants. Les conflits, l'urbanisation rapide, et parfois même un manque de sensibilisation au sein de nos propres communautés, contribuent à la dégradation de ce qui fait notre identité. L’éducation et la formation doivent donc être mises à contribution pour éveiller la conscience de la jeunesse sur la nécessité de sauvegarder ce patrimoine et de se l’approprier dans toutes ses dimensions. En Côte d'Ivoire, nous avons pris des mesures déterminantes pour préserver ce précieux héritage et en faire un élément important de notre récit national. La réhabilitation de la ville historique de Grand-Bassam, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, en est un exemple édifiant. Cette réhabilitation a permis non seulement de restaurer un site d'une grande valeur historique, mais aussi de revitaliser le tourisme local, créant ainsi des emplois et renforçant notre économie. Il reste cependant beaucoup à faire au sein de nos pays, afin de mieux valoriser nos cultures, et en faire des leviers de développement économique et social pour les communautés locales.
Mesdames et Messieurs, Je voudrais pour conclure, appeler à l’action collective en vue de garantir un accès élargi à une éducation de qualité en Afrique, en particulier dans les zones rurales et marginalisées. Nous devons surtout oeuvrer au renforcement du binôme Education-culture afin que le patrimoine culturel de nos pays trouve sa place et sa valeur dans les jeunes générations. Ce challenge nous le surmonterons ensemble avec nos partenaires, la Chine et l’UNESCO fermement engagés à nos côtés. Ce n’est qu’en unissant nos forces que nous pourrons transformer ces discussions en actions concrètes et construire un avenir où l’éducation et la culture constituent de véritables piliers de la modernisation assumée de nos sociétés. Je vous remercie de votre attention.
