Après une saison cacaoyère 2023-2024 marquée, essentiellement, par une forte baisse de 25% de la production nationale de cacao, d’une part et d’autre part, par une hausse vertigineuse des cours internationaux qui ont dépassé les 10 000 livre la tonne métrique à Londres, la prochaine campagne café-cacao 2025-2024 qui démarre le 1er octobre s’annonce un peu plus encourageante.
En prélude à cette nouvelle saison, le Conseil du café-cacao (CCC) et les producteurs se sont concertés, le jeudi 12 septembre à Yamoussoukro pour s’accorder sur les défis du secteur en matière de prix, de production, de durabilité et de qualité. Première du genre sous l’impulsion du président de la République, Alassane Ouattara, cette rencontre a été l’occasion pour le directeur général du CCC, Yves Brahima Koné de faire le point de la saison écoulée et dégager les perspectives et les enjeux de la saison à venir. A l’en croire, malgré la baisse de la production nationale, la campagne cacaoyère, dans son ensemble, s’est déroulée sans encombres ni dommages majeurs.
« Contrairement à certains pays, la Côte d’Ivoire n’a fait aucun défauts sur les contrats d’exportation, les broyeurs ont été entièrement approvisionnés en fèves afin d’éviter toute interruption de leur activité, les exportateurs de fèves ont pu honorer tous leurs engagements contractuels », a indiqué Yves Brahima Koné. En outre, il a souligné que le CCC a, très vite, combattu les acheteurs indélicats et véreux qui, profitant de la concurrence acharnée entre exportateurs, stockaient les fèves de cacao, pour exiger des prix entrées usines au-delà du prix fixé par le barème. Une situation qui aurait pu déséquilibrer le secteur et toute la chaîne de valeur.
Pour la campagne 2024-2025 qui démarre dans une quinzaine de jours, la situation au niveau de la production de cacao devrait s’améliorer, selon le directeur général. Concernant le prix garanti bord-champ qui détermine la valeur du dur labeur des producteurs de café-cacao, Yves Brahima Koné s’est voulu, également, rassurant. Il a fait savoir que fixer un prix garanti qui reflète les cours internationaux et qui protège le système de stabilisation demeure, à ce jour, le seul gage efficace qui protège les producteurs ivoiriens contre les aléas du marché et des fluctuations des cours mondiaux. Pour ce faire, la campagne cacaoyère 2024-2024 verra l’implémentation d’un nouveau système de commercialisation intérieur « révolutionnaire » dont l’objectif est de permettre aux braves producteurs ivoiriens de percevoir la totalité du prix garanti.
Par ailleurs, les cours mondiaux qui avaient atteint les 10 000 livre la tonne métrique en mai, sont, aujourd’hui, à environ 5000 livre la tonne. Cette chute aura certainement un impact positif sur la fixation d’un prix favorable. Au niveau du CCC, grâce à son système de vente par anticipation, le régulateur a réussi à écouler une production de la campagne à venir pendant la hausse des cours.
En réalité, ce sont très peu de volume de fèves de cacao qui ont été vendues pour éviter d’être en défaut en cas de baisse de la production. « Comme le Ghana qui partage le même système de vente par anticipation, le CCC sera en mesure d’assurer un prix bord-champs garanti sensiblement pareil voir même un peu plus. Sachant que le président de la République exige toujours le meilleur et le plus pour les braves producteurs de matières premières qu’ils admirent. Si le Ghana a fixé son prix garanti à 1800 FCFA/kg, il est certain que la Côte d’Ivoire sera au même niveau, voire plus », a rassuré Yves Brahima Koné.
Dans cette perspective, le CCC effectuera des missions dans les villes, villages, campements et hameaux, pour expliquer les défis de la nouvelle campagne qui s’ouvre bientôt. Ces missions auront, aussi, pour objectif de mettre fin aux intoxications de certaines chapelles politiques qui propose la fixation d’un prix bord champ de 3500 FCFA, faisant fi de toutes les taxes et la parafiscalité, qui pourtant, ont permis de bâtir ce pays et de lui fournir des infrastructures dignes, depuis toujours. « Aujourd’hui, aveuglés par la politique, le pouvoir et la propagande, ces politiciens sont prêts à promettre du vent aux braves producteurs de cacao au mépris des réalités économiques et sociales », a déploré le directeur général.
Notons que le CCC, sous la gouvernance du président Alassane Ouattara, a révolutionné la filière café-cacao et valorisé les producteurs. Désormais, ceux-ci disposent d’une carte de producteur qui, en plus d’être une carte d’identité, sera aussi un porte-monnaie électronique et très bientôt une carte d’assurance maladie. Ainsi, ils ont la garanti de percevoir la totalité de leurs revenus et en toute sécurité.
Sogona Sidibé