Abidjan (AIP) - Le Groupe de recherche et de plaidoyer sur les industries extractives (GRPIE) a sensibilisé les représentants des chefferies traditionnelles, des associations féminines et de jeunesse des villages impactés par l'orpaillage illégal dans la région du Tonkpi sur les risques et les conséquences de la contrebande minière frontalière.
Cette séance de sensibilisation s’est déroulée du mercredi 18 au jeudi 19 septembre 2024 à la salle de réunion du bureau de la chefferie centrale de Zouan-Hounien, en présence des responsables de la GIZ et du chef de la Brigade de répression des infractions au code minier (BRICM).
Elle s’inscrit dans le cadre du projet de lutte contre la contrebande minière frontalière dans les localités de la Bagoué et du Tonkpi (LUCOMIF) qui est mis en œuvre par le GRPIE grâce à une subvention locale du projet Gouvernance régionale du secteur extractif (GRSE) de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ).
L'objectif de cette campagne de sensibilisation est d’informer les communautés frontalières des localités du Tonkpi sur les risques et conséquences de la contrebande frontalière liés aux minéraux et de favoriser l’identification de mécanismes d’alerte ainsi que la mise en place des comités de lutte contre la contrebande transfrontalière au sein de la communauté locale.
Le chef du projet LUCOMIF, Dr Michel Yoboué a présenté et expliqué les résultats de l’étude d’évaluation du niveau d’information et de compréhension des communautés frontalières, réalisée en juin 2024 dans les localités de Zouan-Hounien, Ity, Floleu, Krozialeu, Kouèpleu, Ouyatouo, Méantouo.
Selon lui, sur un échantillon de 103 hommes et femmes de tranches d'âges diverses, 65% des personnes ont connaissance de la contrebande minière dans la zone de Zouan-Hounien.
Il a ajouté que l'or et le diamant sont les minerais au cœur du trafic, soulignant que 75 % des personnes interviewées ont indiqué que cette contrebande se fait par le contournement des voies publiques et des postes de contrôle.
Cette action a pour conséquences, l'augmentation de la criminalité et le grand banditisme, la perte de devises par l'état et les conflits fonciers, suite à la destruction des terres cultivables.
Pour sa part, le chef Centrale de Zouan-Hounien, Pierre N’Gatoh Gbeada s’est dit très satisfait du projet. "Cette activité a réellement ouvert nos yeux sur les dangers et les risques de la contrebande minière transfrontalière. Nous nous engageons à relayer cette sensibilisation dans nos communautés afin d'inviter les uns et les autres à faire les choses dans la légalité au risque de subir la rigueur de la loi" a-t-il indiqué.
Selon le projet LUCOMIF, les ressources minières surtout aurifère de la Côte d’Ivoire attirent la convoitise des populations des pays voisins du nord, laquelle convoitise favorise un accroissement exponentiel d'activités frauduleuses et illégales surtout dans les zones frontalières et souvent avec la complicité des communautés autochtones.
(AIP)
zaar