L’annonce de l’ouverture de la campagne de commercialisation du cacao 2024_2025 a été marquée par la fixation d’un prix exceptionnel de 1800 F CFA par kilogramme. Malheureusement, beaucoup de producteurs de cacao de la région de la Nawa, dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire, ne pourront pas bénéficier de cette hausse du prix bord champ, la faute aux inondations survenues au début de ce mois d’octobre 2024.
De fortes précipitations qui ont entraîné la montée subite des eaux du fleuve Sassandra, ont obligé Côte d’ivoire Énergie (CI-ENERGIE) à ouvrir les vannes des évacuateurs de crues des barrages de Soubré, de Gribo-Popoli et de Buyo pour évacuer le surplus d’eau, afin d’assurer le bon fonctionnement des ouvrages et d’éviter les inondations.
Si les dispositions prises par CI-ENERGIE et l’État de Côte d’Ivoire ont pu éviter les pertes en vies humaines, elles n’ont cependant pas pu empêcher les inondations qui s’en sont suivi, emportant campements et champs de cacao sur leur passage.
Face à l’urgence de la situation, M. Kouamé Bi Kalou Clément, Préfet de la région de la Nawa et du département de Soubré, a jugé nécessaire de déclencher le plan ORSEC et de lancer une opération de solidarité pour venir en aide aux populations sinistrées.
La sérénité revenant peu à peu, une autre inquiétude pointe à l’horizon pour les 482 ménages de producteurs de café-cacao sinistrés recensés par Le Conseil du Café-Cacao : celle de la perte de leur production pour cette campagne.
Les sous-préfectures de Soubré et Grand Zattry dans les département de Soubré ainsi que celles de Buyo et Dapeoua dans le département de Buyo ont été les plus touchées. Au total, avec Brunokro, Broukro (7 campements), Korhogodougou, Allamékouékro, Wassolo, Déikro, Godékro, Natinoré, Lougoury, Galéa, Kpéhiri, etc., c’est environ une vingtaine de campements et villages vidés de leurs habitants, essentiellement des producteurs de cacao, qui sont aujourd’hui très inquiets.
En effet, le cacaoyer étant une plante très fragile, beaucoup de parcelles n’ont pu résister aux effets de l’inondation, en témoigne des étendues d’hectares, avec des plants aux feuilles desséchées, comme brulées par du feu.
Les populations évacuées ont reçu l’ordre de cesser toute activité dans les différentes zones jusqu’au 30 novembre 2024, et c’est sans illusion qu’elles appréhendent leur retour aux activités, d’autant plus qu’elles ont déjà pu constater l’ampleur des dégâts dans les différents champs.
Le Délégué Régional du Conseil du Café-Cacao de Soubré, Monsieur DOUMBIA Siaka et ses équipes qui sont en pleine évaluation de la situation, n’ont donné aucune information sur l’estimation de la superficie des champs de cacao impactée, il demeure toutefois évident que la production de la zone va en pâtir.
L’inquiétude est grande quant à la baisse de la production nationale de cacao qui, forcément, sera conséquente, quand on sait que Soubré est la deuxième plus grande région productrice de cacao de Côte d’Ivoire. D’autant plus que la campagne de commercialisation de cacao 2023-2024 qui vient de s’achever, a été marquée par une baisse de près de 25% de la production nationale de la Côte d’Ivoire, estimée, en moyenne, à deux millions de tonnes par an.
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