Monsieur le Président de la COP29,
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Notre rencontre de ce jour se tient dans un contexte où la crise climatique a atteint un niveau d’urgence sans précédent.
Le dernier rapport des Nations Unies sur le climat est alarmant. Notre planète se réchauffe à un rythme inquiétant qui nous éloigne de l’objectif de 1,5 degré Celsius fixé à Paris.
L’humanité est à un tournant décisif, et nous devons agir rapidement et collectivement pour faire face aux phénomènes climatiques de plus en plus destructeurs. Aucun pays ne semble d’ailleurs épargné.
En Côte d’Ivoire, des actions audacieuses, douloureuses même parfois, sont en cours, sans lesquelles notre PIB pourrait baisser de 13% d’ici 2050, et près de deux millions d’Ivoiriens pourraient basculer dans l’extrême pauvreté.
Il est clair que les conséquences économiques, sociales et sanitaires seront inévitables si nous demeurons passifs.
C’est pourquoi, sous le leadership de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire, notre pays a pris des mesures fortes, qui confirment notre engagement dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris.
Cette année, nous avons conclu avec le FMI, la Facilité pour la Résilience et la Durabilité, et exploré, en collaboration avec de nombreux partenaires, dont la Banque Mondiale, des solutions de financements innovants.
Parallèlement, nous avons renforcé notre gouvernance, en créant une Commission nationale sur le changement climatique et un Bureau du marché du carbone. Nous avons aussi adopté un projet de Loi sur le climat.
Aujourd’hui, la Côte d'Ivoire est prête à intégrer le marché international du carbone, avec des réductions d’émissions de haute intégrité liées à la préservation forestière.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Nous devons nous rendre à l’évidence. Les drames liés au climat, ainsi que la disparition rapide de la riche biodiversité de notre planète, menacent fortement notre avenir commun.
Face à la gravité de cette situation, la Côte d'Ivoire appelle au respect des engagements pris lors de la COP 28 et lors des conférences précédentes, notamment l’abondement du Fonds pertes et dommages et la mobilisation des ressources attendues par l’Afrique et les pays en développement pour mieux s’adapter au changement climatique.
Mais au-delà, les grandes économies doivent réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre, faciliter l’accès aux technologies climatiques et accélérer le financement de la transition énergétique des pays en développement.
L’Afrique, qui fournit l’essentiel des matières premières stratégiques, doit légitimement bénéficier de ressources suffisantes pour financer sa transition énergétique sans s’endetter davantage.
Bien évidemment, les efforts importants de notre continent dans la lutte contre le réchauffement climatique ne doivent pas non plus entraver les ambitions énergétiques, ni le développement industriel de l’Afrique.
Mesdames et Messieurs,
Cette Conférence se doit d’être, plus que jamais, à la hauteur des attentes des populations du monde. A cet effet, les pays développés ont l’impérieux devoir de rehausser leurs actions en faveur du climat.
Ils doivent trouver un accord plus ambitieux avec les pays en développement, basé sur un nouvel objectif de financement climatique, tenant compte des besoins spécifiques légitimes des régions les plus vulnérables aux effets du réchauffement.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Le lourd tribut payé par nos populations face aux drames climatiques de plus en plus violents, recommande que nous puissions dépasser nos divergences et nous accorder sur les financements urgents, indispensables pour parvenir enfin à des solutions pérennes.
Faisons ensemble de cette COP 29 un tournant décisif, en forgeant un consensus exemplaire sur ces grands enjeux, pour protéger notre planète et assurer un avenir durable aux générations futures.
Je vous remercie.