Abidjan – Trois syndicats des producteurs de l’Ouest (FESOMACI, SYSCOOP AGO et SYBEA-CI) ont attiré l’attention des autorités ivoiriennes sur le trafic de cacao à destination des pays frontaliers, notamment la Guinée et le Liberia.
« Notre cacao ne doit pas servir à enrichir la Guinée et le Liberia, au détriment de notre région, qui souffre cruellement du manque d’infrastructures et de projets de développement. Nous appelons le président de la République, ainsi que son gouvernement, à intervenir d’urgence pour mettre fin à ce trafic destructeur », ont déclaré les syndicats dans une communication transmise à l'AIP.
Ils précisent que, depuis le début de la campagne cacaoyère 2024-2025, plusieurs milliers de tonnes de cacao ont été exportées frauduleusement des zones de l’Ouest pour être acheminées vers la Guinée et le Liberia.
Les syndicats soulignent que de nombreuses colonnes de camions traversent régulièrement les différents corridors de l’Ouest, apparemment sans que les autorités compétentes en charge de la sécurité et du contrôle des marchandises n’interviennent.
« Nous nous interrogeons : pourquoi ces colonnes de camions franchissent-elles nos corridors sans aucune réaction de la part des responsables en charge de ces missions ? », ont exprimé les syndicats.
Bien que ce trafic existe depuis des décennies avec un impact relativement faible (moins de 100 tonnes par semaine), les syndicats alertent sur le fait qu’il a atteint des niveaux records au cours des trois derniers mois (octobre-décembre 2024), avec des pertes estimées à plus de 4 000 tonnes par semaine, depuis octobre 2024.
« Cette situation constitue un véritable fléau pour notre économie régionale et nationale, ternissant ainsi l’image de notre région », déplorent-ils.
bsp/fmo