Abidjan- Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire, est une ville en constante effervescence, caractérisée par une activité débordante et un développement incessant durant les fêtes de fin d’année. À deux jours du nouvel an 2025, l’agitation dans la ville s’intensifie avec des embouteillages monstres dans plusieurs points névralgiques de la ville, tels que le carrefour Akwaba, le carrefour de Koumassi, la route de Bingerville et la sortie de Port-Bouët, pour ne citer que ces endroits.
Cette situation est due non seulement à l’augmentation du nombre de véhicules, mais aussi au flux considérable de personnes se rendant aux diverses célébrations et effectuant leurs courses.
Au niveau du carrefour Akwaba, avec la construction d'un échangeur, c’est le calvaire pour les populations, les usagers et surtout les voyageurs en provenance ou à destination de l’aéroport Félix Houphouët d’Abidjan.
Il en est de même pour le grand carrefour de Koumassi, où un échangeur est également en cours de construction.
« J’habite à Port-Bouët, au quartier Adjouffou, et je travaille à Marcory. Je suis obligée de marcher plusieurs jours par semaine pour regagner mon domicile. Souvent, de 17 h à 23 h, c’est l’embouteillage monstre. Tous les véhicules de transport sont remplis depuis Treichville. Nous, passagers de la route, sommes obligés de marcher pour rejoindre nos maisons », relève Kouadio Mélanie, la trentaine environ.
Le flux de camions transportant des marchandises en provenance du Port autonome d’Abidjan et les nombreux véhicules privés se heurtent souvent à des feux de signalisation mal synchronisés et à des carrefours mal aménagés.
La situation est exacerbée par les arrêts intempestifs des véhicules qui, en raison du manque d’espace, bloquent la circulation pendant de longues minutes.
calvaire, retard et manque à gagner
« Depuis le mois de décembre, c’est la souffrance. Beaucoup de voyageurs ratent plusieurs fois leur vol à cause de cette situation. Les opérateurs économiques sont exacerbés car ils n’arrivent plus à travailler. Vivement que les travaux s’accélèrent pour désengorger ce carrefour », a exhorté Akaffou Jean, un cadre de l’administration.
Outre ces points névralgiques, la route de Bingerville, qui relie Abidjan à cette commune de l’Est, est un autre axe majeur souvent saturé pendant les fêtes de fin d’année. En dehors de l’afflux important de voitures privées, de bus et de camions de livraison, cette route connaît un trafic intense lié aux déplacements vers les zones commerciales et résidentielles de Bingerville.
Pendant la période des fêtes, des ralentissements fréquents et des bouchons se forment dès le matin, particulièrement autour de certains carrefours stratégiques de la commune. Le manque de stationnement adéquat et l’augmentation des véhicules en provenance de la périphérie d’Abidjan compliquent davantage la situation.
De plus, les comportements individuels des conducteurs, tels que les stationnements abusifs, les dépassements illégaux et la mauvaise gestion du temps de circulation, sont des éléments aggravants.
Ces embouteillages, bien qu’étant un phénomène récurrent, prennent une dimension particulière durant les fêtes de fin d’année. Ils entraînent des pertes de temps considérables, avec des automobilistes et des piétons contraints de passer plusieurs heures dans les bouchons.
Du point de vue économique, ces embouteillages ralentissent le commerce et les activités économiques. Les camions et autres véhicules de livraison ne parviennent pas à atteindre leur destination dans les délais impartis, ce qui retarde l’approvisionnement en biens et produits essentiels.
Selon l’expert en travaux publics Silué Dotiomo Eric, les embouteillages à Abidjan, particulièrement dans des zones telles que le carrefour Akwaba, le carrefour de Koumassi, la route de Bingerville et la sortie de Port-Bouët, constituent un défi majeur pendant les fêtes de fin d’année.
Les mesures du gouvernement
Face à la situation, notamment au carrefour Akwaba, le ministre de l’Équipement et de l’Entretien routier, Amédé Koffi Kouakou, avait annoncé, le mercredi 18 décembre 2024, la mise en place de mesures palliatives pour alléger l’embouteillage majeur observé quotidiennement au niveau de l’échangeur d’Akwaba, dans la commune de Port-Bouët.
« Le principal problème auquel nous faisons face est la congestion, notamment pour ceux qui se dirigent vers l’aéroport ou vers Bassam, ainsi que pour ceux qui viennent de l’aéroport. Bien que nous ne puissions pas éliminer totalement les embouteillages en raison des travaux en cours, nous cherchons des solutions d’aménagement afin de fluidifier la circulation », a précisé M. Kouakou.
Comme solution urgente, il a été envisagé d’ajouter une voie supplémentaire pour faciliter l’accès à l’aéroport pour les usagers quittant Marcory. Actuellement, deux voies sont disponibles, et des travaux sont en cours pour optimiser les flux dans les deux sens.
« Nous comprenons que la période des fêtes accentue la circulation et que les Ivoiriens souhaitent se déplacer plus rapidement, d’où notre volonté d’améliorer la situation. Bien que des embouteillages demeurent, nous espérons que nos mesures contribueront à réduire la durée des trajets », a ajouté le ministre.
Dans cette même veine, l’Autorité de la mobilité urbaine du Grand Abidjan (AMUGA) a déployé 95 aides-régulateurs, ainsi que des agents de la police, du 21 décembre 2024 au 1er janvier 2025.
Ces agents travaillent selon des horaires prolongés, notamment durant les réveillons de Noël et de la Saint-Sylvestre, en collaboration avec les forces de la police nationale, afin de garantir aux populations des conditions de déplacement sécurisées et fluides, particulièrement en cette période de fêtes, qui entraîne d’importantes vagues de déplacements.
Les équipes ont été déployées sur divers points stratégiques, notamment à Abobo, Adjamé, Cocody, dans la zone portuaire, à Marcory, Port-Bouët, Treichville, Plateau et Yopougon.
bsp/zaar
