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Société Publié le lundi 20 janvier 2025 | AIP

La chantre Julie Grâce qui enchante son maquis à Guibéroua

Gagnoa, Du haut de son 1,65 m, pour 85 kg et un teint noir d’ébène, Julie Grâce, de son nom à l’état civil Yao Brou Juliette, est une chantre tradi-moderne du groupe ethnique Baoulé. Tenancière d’un maquis (restaurant) dans la ville de Guibéroua (27 km de Gagnoa), cette belle créature, faite de rondeur et pleine de grâce, à l’image de celui dont elle dit détenir l’inspiration, le seigneur Jésus-Christ, a fini par faire de son répertoire l’hymne repris en cœur par sa clientèle.


« Mon inspiration vient de Dieu, puisque je n’ai pas appris à chanter et c’est venu tout seul », a-t-elle confié lors d’un entretien à l’intérieur de son établissement situé à l’entrée de la ville, sur l’axe Gagnoa-Guibéroua. Julie Grâce révèle qu’un après-midi de mai 2024, alors qu’elle découpait la viande de biche pour le repas du lendemain, elle a constaté qu’elle commençait à créer des chansons et à chanter. « C’était tellement fort et les chansons venaient sans cesse, les unes après les autres », explique-t-elle, encore euphorique.


Trois mois plus tard, Julie Grâce décide d’entrer en studio. Depuis, une clé USB de huit titres tourne en boucle dans son maquis très fréquenté par des clients, majoritairement des automobilistes de passage à Guibéroua. Parmi ces titres, ‘Bêta Tramis’, qui signifie ‘Ne me critiquez pas, c’est mon temps. Jésus est venu pour me sauver’ en langue baoulé, est très apprécié de la clientèle. Il y a aussi ‘Jesus Timi Kami’, qui signifie ‘Jésus est ma lumière, je ne perdrai pas’, toujours en langue baoulé. Assis par petits groupes, les clients se surprennent à reprendre en cœur les chansons du chantre également serveuse des plats qu’elle confectionne. « Je ne fais pas de concert et ne chante pas dans mon maquis », précise-t-elle, tout en n’excluant pas qu’elle fredonne un refrain sur insistance de quelques rares clients téméraires. Elle ajoute que les clients sont à la fois « surpris et contents » de constater qu’elle joue ses morceaux dans son propre maquis.


Comment réagit son conjoint face à son envie soudaine pour la musique ? « Mon mari est avec moi », répond-elle. Julie Grâce rappelle qu’au début, son conjoint était réticent, jusqu’à ce qu’il constate qu’elle est largement écoutée, notamment à Guibéroua, où les personnes portent des jugements favorables. « Aujourd’hui, il m’encourage », insiste-t-elle, faisant allusion à sa contribution dans la vente de sa musique enregistrée sur des clés USB.


Quant à l’enregistrement, elle raconte : « Au studio, tout s’est passé facilement, puisqu’il s’agit de morceaux que je n’ai pas réfléchi pour créer, mais qui, je dirais, sont une inspiration divine ». Bien qu’elle ne sache ni lire ni écrire, l’enregistrement s'est bien passé et depuis la mi-janvier 2025, elle entame l’enregistrement d’une série de clips vidéo, aussi bien à Guibéroua qu’à Yamoussoukro.


Si tous les morceaux du chantre sont en langue baoulé, elle indique qu’il ne s’agit nullement pour elle de copier d’autres devancières. « Même si j’aime Maguy et Cécile, Bécla, et autres, je crois que je n’ai été influencée par la musique ni de l’un ni de l’autre, puisque je n’ai pas réfléchi pour dire que vu que j’aime le morceau de l’un, je vais m’inspirer de lui », martèle-t-elle. Elle invite la population de Guibéroua, « ma population », à l'aider à atteindre le niveau où les autres chantres sont arrivés. « Mes chansons, ce n’est pas en rêve que je les trouve. Mais ça vient comme ça », assure Julie Grace, la tenancière de maquis.


(AIP)


Dd/kp

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