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Société Publié le jeudi 23 janvier 2025 | Le Nouveau Réveil

Jeune chambre internationale Côte d’Ivoire : Après l’élection de Soumahoro Myriam / Sénateur Kouamé Didier, ancien membre de la JCI Abidjan : « J’ai peur pour la JCI Côte d’Ivoire, il y a eu trop de violations, trop de violence »

© Le Nouveau Réveil Par DR
Sénateur Kouamé Didier, ancien membre de la JCI Abidjan

Sénateur Kouamé Konan Didier, ancien membre de la Jeune chambre internationale Abidjan, conseiller Bea André Marc, président sortant parle de l’élection élective de la JCI Côte d’Ivoire du 18 janvier 2025. Dans cette interview, il dénonce une élection biaisée.


Depuis le 18 janvier 2025, la Jeune chambre internationale Côte d’Ivoire a un nouveau président en la personne de Soumahoro Myriam. Votre commentaire ?


Si nous devons aller dans la genèse de cette crise, on est en droit d’affirmer que ce n’est pas une élection. On a constaté des violations flagrantes de nos textes, de nos fondements. Le président national est sorti de la salle parce qu’il ne voulait pas donner caution à ce qui se passait.


Qu’est-ce qui s’est passé, selon vous ?


Le président Bea Marc a été élu à Korhogo en tant que président national 2024. Depuis lors, un camp a vu le jour pour lui créer toutes les misères.


Ce camp est-il dirigé par qui ?


Je ne voudrais pas citer de nom. Mais ils se connaissent. La Jeune chambre Côte d’Ivoire, depuis est fortement divisée. Il y a d’un côté, le camp de la légalité avec Bea Marc et de l’autre, celui des dissidents. A la Jeune chambre, le mandat est d’un an. A l'approche de la fin du mandat du président en exercice, on convoque une Assemblée générale élective dite Convention nationale. C’est toute une procédure parce que la Jeune chambre est très organisée. Les candidatures étant ouvertes, l’autre camp dont celle qui est candidate aujourd’hui a refusé de déposer son dossier au Comité de candidature sous prétexte que celui qui était en droit d’être le président de ce Comité a été suspendu. Il s’agit du sénateur président national 2023. Il en avait le droit au regard de nos textes mais il a perdu ce droit conformément à ces mêmes textes. Le président, étant le garant de notre organisation, a nommé un autre président du Comité de candidature. Le camp dissident a refusé de déposer son dossier. Nous sommes partis à Sikensi, mais la Convention n’a pu se tenir. Le préfet a estimé que vu la situation, elle ne peut se tenir pour risques de trouble à l’ordre public. Nous sommes revenus à Abidjan. Les présidents locaux, dans leur majorité, ont demandé à ce que l’Assemblée générale se tienne en ligne pour éviter les risques de trouble à l'ordre public. Nous sommes des jeunes citoyens actifs et leaders. Ce qui a été fait et un président a été élu, en la personne du sénateur Djan Olivier. Celle qui a été élue, ne répondait pas aux critères à l’origine, parce que chez nous, pour être président national, il faut avoir fait un Congrès mondial. Elle ne l’a pas fait. C’est une condition d'éligibilité. Elle n’a jamais fait de Congrès mondial en tout cas pas avant la Convention 2024. Donc son dossier n’était pas recevable. Mais, pour que ce dossier soit jugé irrecevable, il faut l’avoir déposé. Mais elle ne l’a jamais fait parce qu’elle ne se reconnaît pas dans le Comité mis en place par le président Bea Marc. Voici les causes immédiates de cette crise. Je tiens à rappeler que ce n'est pas la première fois qu'un candidat ne respecte pas cette disposition. Mais la Convention a trouvé la solution et ce membre a pu être élu à l'unanimité. Malgré les insistances et la pression des anciens, le président Bea a demandé que cette question soit tranchée par l'Assemblée générale. Mais clairement, ces gens ont peur de l'Assemblée générale, car ils y sont minoritaires. Voici comment ils ont boycotté toutes les AG convoquées.


Comment s’est-elle alors retrouvée candidate pour devenir aujourd’hui présidente nationale de la JCI Côte d’Ivoire ?


Comme elle n’a pas déposé son dossier, l’Assemblée générale (Ag) a fait une motion pour alléger les conditions; vu qu'il pourvoit le Comité directeur 2025, pour assurer la continuité. Proposition a été faite alors pour sauter un article. C’est une initiative de l’Ag. C’est ainsi que Djan Olivier a été candidat et élu par la suite. Mais sa victoire a été annulée par l'instance internationale qui a estimé qu’il y a trop de contestations. L’international a donc fait un programme et des recommandations que nous étions en train d’appliquer pour arriver à une autre élection le 30 novembre, avec tous les candidats des deux camps. A notre grande surprise, on reçoit un courrier de la Direction de la Jeunesse qui suspend de manière unilatérale cette Ag.


L’avez-vous saisie en vue du règlement de votre crise ?


Non et non. Je n'ai pas souvenance d'une saisine formelle de cette structure. Car la personne qui en a la qualité est le président exécutif national (PEN). Elle dit que c’est une organisation de jeunes sur le territoire ivoirien. A ce titre, elle aurait qualité à s'y inviter pour régler la crise. Mais il aurait été intéressant que cette Direction écoute le président national avant de prendre cette décision. Le ministre de la Promotion de la jeunesse et du service civique entre donc en jeu personnellement et fait des conciliations. De rencontres en rencontres, on a donc abouti à cette élection. On a senti que les choses se détachaient de nos textes. On ne comprenait pas comment l'on peut proposer des organisations locales non à jour de leurs cotisations statutaires avant la convention de participer au vote. La motion a été rejetée.


Vous voulez dire que cette élection s’est tenue en violation des textes de votre organisation ?


C’est clair. D’abord, l’immixtion de l’Etat pose un problème. Cela pose un grave précèdent à la Jeune Chambre. La présence du ministre Touré Mamadou, ses interventions et des promesses de subvention à la JCI-CI pose un problème sur le principe d'équité et de transparence de cette élection. Par exemple, je suis informé de la pression qu'a subie mon président local qui a le plus grand nombre de voix. Ce problème peut gâcher l’avenir de la Jeune chambre internationale Côte d’Ivoire.


La présidente élue jouit-elle d’une légitimité au regard de tout ce qui s’est passé ?


Les chiffres sont là. Elle a obtenu 52% des voix. C’est le taux le plus bas depuis que la Jeune Chambre a été créée il y a 60 ans aujourd’hui. Je vous ai expliqué qu’il y a deux (02) camps tranchés. Les autres membres élus dans le Comité directeur national sont de l'autre camp. C’est comme si un président de la République n’a pas l’Assemblée nationale et le Senat ou que tous ses ministres sont de l'opposition. Voilà la situation qui se présente.


Allez-vous faire un recours en annulation de cette élection ?


A titre personnel je ne peux pas reconnaître cette élection et elle ne doit pas être reconnue. Je pense même que l’instance internationale peut réagir. D’ailleurs elle n’a pas été représentée à cette Assemblée élective, malgré l'invitation faite par le ministère.


Allez-vous saisir cette instance internationale ?


Forcement. Si elle dit qu’elle ne reconnaît pas cette élection, c’est la Côte d’Ivoire qui aura perdu. Dès lors, la Côte d'ivoire ne pourrait plus siéger à l'international. Que vaudra donc un président national hors de l'instance internationale ? On risque de perdre l'organisation de la Conférence Africaine et Moyen-Orient de 2026


La politique s’est-elle introduite dans votre organisation ?


C’est la première fois que l’Etat s’invite dans notre organisation. Et pourtant, on n’a jamais formellement sollicité le ministère dans le règlement de notre crise. D'aucuns diront qu'on a tout de même participé à ces rencontres. Eh oui, avions nous le choix ? Le départ était déjà biaisé...


Les anciens de la JCI Côte d’Ivoire vous ont-ils abandonné dans le règlement de cette crise ?


Je dirais qu’ils ont abandonné la JCI Côte d’Ivoire. Et il y a eu un sentiment qui m'a habité tout de suite et que j'ai nommé une honte colérique. Comment on peut sourire quand le ministre affirme que c'est parce que nous n’avons pas pu régler nos problèmes qu'ils ont atterri sur sa table ? Que tous ceux qui ont donné caution à ce précédent assument le moment venu. Si les anciens avaient réagi lorsque ce camp traînait le président national devant la justice, la police et la gendarmerie, et avait condamné ce bicéphalisme inutile hors de tout cadre légal, il n’aurait pas atteint ce niveau dans la crise. Aujourd’hui, on dit que Mme Soumahoro Myriam qui a créé ce bicéphalisme dans l’illégalité est présidente de la JCI Côte d’Ivoire. Ce n’est pas élégant. J’ai peur pour la JCI Côte d’Ivoire. Humilier un président national, c’est humilier la fonction. Il y a eu trop de violations, trop de violence, j’ai peur. On oublie que la limite du politique c’est la justice. Bea n'a pas perdu à la Jeune Chambre. Un ministre l'aurait combattu et vaincu.


Interview réalisée par DJE KM

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